Laure Pécher est agent littéraire, éditrice et animatrice d’ateliers d’écriture sur le roman. Découvrez un reportage vidéo sur l’atelier d’écriture de Laure Pécher sur : sa page chroniqueur.
Tous les mois, retrouvez sur enviedecrire.com la chronique de Laure Pécher. Elle aide les apprentis écrivains à repérer les pièges habituels des débutants et à écrire un roman à la structure solide.
Les champions de la structure narrative sont aujourd’hui les scénaristes des séries américaines qui depuis plusieurs décennies travaillent sur le sujet. Les structures étaient d’abord simples. Elles s’appuyaient sur un personnage principal, une intrigue unique développée de façon linéaire, et donc chronologique. Puis producteurs et scénaristes ont compris qu’ils pouvaient complexifier ce schéma de base à l’infini. Que le spectateur, non seulement n’était pas perdu, mais qu’en plus il aimait ces séries à personnages multiples, à intrigues multiples, voire à chronologies multiples.
Le schéma de base de la dramaturgie
Le schéma de base pris en compte par les scénaristes était tout simplement celui de la dramaturgie classique mise en œuvre dans la tragédie grecque : une situation initiale, un personnage principal, un événement déclencheur qui bouleverse cette situation initiale et crée une situation de conflit. Dès lors, le personnage principal n’a plus qu’un objectif, conscient ou inconscient : sortir du conflit. Et sur cette route qui le conduit vers son objectif, des péripéties surviennent, souvent nourries par des antagonistes. Plus le personnage s’éloigne de son objectif, plus la tension dramatique se resserre. A la fin, au moment où la tension est la plus forte, le dénouement fait retomber l’action jusqu’à une situation finale.
Dramaturgie et récit littéraire ?
La question s’est alors posée de savoir si un romancier pouvait utiliser ce schéma de base. La réponse est oui. C’est d’ailleurs ainsi que les élèves de collège apprennent aujourd’hui à analyser l’ensemble des récits. La structure dramaturgique d’une tragédie grecque n’est guère différente de celle de certains romans (pas tous), littéraires ou commerciaux. Les contes de Perrault, Le désert des Tartares de Dino Buzzati ou les romans de Marc Levy suivent cette structure narrative de base, dite aussi structure dramaturgique ou linéaire. On peut bien entendu analyser plus à fond ces structures et y trouver des différences. Mais le principe est le même et ce n’est pas lui qui enrichit ou appauvrit un récit. Une fois encore, la qualité littéraire d’un roman est ailleurs. Il n’y a donc pas de raison a priori de s’en priver, surtout si l’intérêt du récit est indissociable d’une tension narrative forte.
Le risque de la standardisation
Mais dire qu’il n’y a pas de raison de se priver d’un tel schéma n’empêche pas un tel schéma d’être standardisé. C’est le reproche adressé à la littérature américaine. C’est aussi la raison du succès de certaines littératures sud-américaines ou japonaises qui, avec des structures plus sophistiquées, ont su entraîner le lecteur dans des labyrinthes narratifs inédits.
EXERCICE PRATIQUE
Prenez un conte classique, comme Le Petit Poucet. Découpez le conte en séquences narratives et analyser la structure générale en fonction des éléments de base énoncés ci-dessus.
Ce site est très intéressant: je suis un écrivain amateur et vos conseils valent de l’or pour moi. Je vous remercie pour cela. J’ai récemment créé un blog littéraire pour les plumes en herbe dont le but est de publier des petites histoires qui leur permettront de travailler leur style.
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