De 1933 à 1940, la photographe allemande Gisèle Freund a vécu à Paris. Férue de littérature, elle y a côtoyé – et photographié – les grands écrivains de l’époque. Une exposition retrace ces rencontres artistiques.
Sept ans, c’est le nombre d’années que Gisèle Freund, née à Berlin en 1908, aura passé à Paris. C’est également durant ces 7 années (1933-1940) qu’elle va effectuer l’essentiel de sa carrière de photographe. Elle traduira et publiera sa thèse La photographie en France au XIXe siècle. Elle fera ses premiers photo-reportages, dont un consacré au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture (1935) et un autre à la vie de James Joyce à Paris (1938). Surtout, elle réalisera ses premiers portraits d’écrivains.
En effet, étudiante en sociologie, Gisèle Freund se passionne également pour la littérature. Lorsqu’elle est contrainte, en 1933, de quitter l’Allemagne devenue nazie, c’est donc tout naturellement qu’elle se réfugie à Paris. Elle s’y lie d’amitié avec André Malraux et Jean Paulhan, flâne beaucoup dans les librairies d’Adrienne Monnier et de Sylvia Beach : peu à peu, elle s’immisce dans le coeur de la vie littéraire de la capitale, et parvient à gagner la confiance des écrivains qui le composent. Au point que la plupart d’entre eux acceptent de poser pour des portraits photographiques.
Retrouvez Paul Valéry, Jean Cocteau ou Colette
Paul Valéry, Jean Cocteau, Colette ou Virginia Woolf sont quelques uns des auteurs qu’elle immortalise alors. L’exposition « Gisèle Freund, l’oeil frontière Paris 1933-1940 » présente ces portraits d’écrivains, et plus d’une cinquantaine d’autres. Certains sont en noir et blanc, d’autres en couleur – une technique nouvelle et très rare à cette époque-là. On retrouve également des documents d’archives originaux de Gisèle Freund : des extraits de correspondances, des planches contacts, des publications, etc.
Imaginée par la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint-Laurent, en partenariat avec l’Institut Mémoire de l’édition contemporaine (et le soutien du Fonds Mémoire de la création contemporaine), l’exposition est visible depuis le 14 octobre, et jusqu’au 29 janvier 2012, rue Léonce Reynaud (Paris XVIe). Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site Internet de la fondation www.fondation-pb-ysl.net.
(crédit photo : « Jean Cocteau », © Gisèle Freund, collection Galerie de France, Paris)