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Il était une fois dans la ville de Silvercity, une petite fille nommée Priscille qui n’aimait pas noël. Tous les ans, elle angoissait car sa maman lui disait qu’elle n’était pas assez sage pour que le Père Noël lui emmène quelque chose. Les réprimandes de sa mère lui laissaient à penser qu’elle était une enfant insupportable.
Un 24 décembre, Priscille ne dormit pas. Dans sa tête, elle revit toutes les bêtises qu’elle avait faites dans l’année. Cette fois, c’était sur, il n’y aurait rien pour elle au pied du sapin. Soudain, Priscille entendit un bruit étrange près de son lit.
– Priscille, Priscille
Priscille écarquilla les yeux. Son ami Tchout le cerf brun parla à nouveau.
– Priscille, monte sur mon dos, je t’emmène voir le Père Noël !
Priscille prit soin d’enfiler sa robe de chambre, de mettre ses chaussons roses, et elle monta sur Tchout. Elle eut froid. Le Père noël habitait loin, au pays de la neige et de la glace. Tchout la déposa devant une drôle de maison en bois, avec un toit rouge et des fenêtres rondes. Priscille frappa. Elle entendit un bruit de gros pas lourds. La porte s’ouvrit
– Ma petite Priscille !
Le Père Noël lui fit de grosses bises. Sa longue barbe blanche lui chatouilla les joues rosies par le froid. Il lui fit signe d’entrer dans son salon.
– Ma chérie, tu es complètement congelée. Je vais te faire du chocolat chaud, avec de la mousse et des pépites pour te remettre de ce long voyage. Tu es bien courageuse d’être venue jusqu’à moi.
Très intimidée, Priscille ne dit rien. Le chocolat la réchauffa et lui donna le courage de raconter ses tracas.
– Maman dit que je ne suis pas une petite fille sage, que je n’aurai pas de cadeau, que…
– Ma Priscille, tu crois vraiment que ça marche comme ça ?
– Mais c’est bien toi qui fais la distribution ?
Le Père noël se gratta la barbe et ses grands yeux bruns pétillèrent de malice et de bonté.
– Ma Priscille, je ne suis qu’un intermédiaire. J’emmène ce que les grandes personnes me commandent. Ta maman me passe commande pour toi. Elle me passe commande pour ton papa. Ton papa me passe commande pour elle. Elle passe commande pour ton oncle et ton oncle me passe commande pour elle. C’est tout. Du donnant – donnant. Un cadeau matériel qui brille et qui scintille contre un cadeau qui brille autrement.
Priscille parut déçue. Ce n’était rien de plus ? Aucun mérite ? Alors, noël, c’était quoi au juste ?
– Ah Priscille, en voilà une belle question que les adultes ne se posent plus. Ils ont oublié l’essentiel : les plus belles choses de la vie sont gratuites !
– Ca veut dire quoi ?
– L’amour est gratuit, l’amitié est gratuite ! Un bisou, ça ne coute rien, sauf de l’amour, beaucoup d’amour. Et c’est ça qui est le plus important.
Priscille écarquilla ses grands yeux.
– Alors quand je fais un bisou à Maman, ca lui fait plaisir ?
– Oui, c’est le plus doux des présents. Je vais te dire un secret. Dans la vie, donne toujours avec amour, sans rien attendre en retour. Donne avec joie et ouvre ton cœur assez grand pour recevoir les paroles et les gestes de bienveillances que l’on te donnera. La vie, c’est aussi simple que cela. Ce n’est rien d’autre.
Priscille se sentit rassurée.
– Allez, maintenant, oust, il est temps de rentrer chez toi. La nuit va être longue pour moi, j’ai tant de paquet à distribuer !!
Priscilla appela Tchout qui était parti gambader avec les Rennes du Père Noël.
– Merci, merci Père Noël.
Avec beaucoup de tendresse, elle lui mit les bras autour du coup pour lui faire la bise. Elle monta sur Tchout et le voyage du retour fut beaucoup plus rapide.
A partir de cette nuit là, Priscille n’a plus peur de trouver sa chaussure vide le matin de noël. Comme les enfants ne peuvent pas demander de cadeaux au Père Noël pour leurs parents, en déballant ses paquets, elle ne manque jamais de faire de gros bisous à sa maman et son papa.
Anne-Sophie A