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…S’envelopper dans le cocon de son âme,
se faire chrysalide et attendre la métamorphose,
car elle arrive toujours.
(August Strindberg)
En sortant du buisson l’homme s’arrêta net. Interdit devant l’étrangeté du paysage il se surprit à prendre note, mentalement, de ses caractéristiques. Des troncs d’arbres nus s’élevaient majestueusement devant lui. Lisses comme une peau de pêche, d’un beau brun doré, les géants devaient faire plus de 30 mètres. Leurs racines s’engouffraient dans une terre meuble, rougeâtre, parsemée de débris de feuillage. Leurs cimes ressemblaient à des aiguilles de conifères, broussailles échevelées haut perchées.
L’explorateur retint son souffle, tous ses sens en alerte. Ce silence…trop lourd, trop long, se dit-il, anxieux. Quelque chose se prépare…
Il sentit soudain son pied droit s’enfoncer dans la terre humide, puis son autre jambe, rapidement. Les marais maudits!! Bêtement lui, l’homme d’expérience, s’était perdu dans ces marais visqueux! Nul n’en était revenu vivant! Il réalise subitement que la vase a déjà englouti son corps jusquà la taille! Pris de panique, il s’agrippe de toutes ses forces à la branche basse d’un arbre à proximité. Il tente de se hisser, il tire et tire mais le bois puissant se fracasse… Il n’a pas bouger d’un centimètre. Le coeur serré il se rend compte que sa vie est sérieusement mise en danger.
L’affolement gagne son coeur à chacune de ses respirations. Le souffle court, le regard affolé, il tente maintenant de s’agripper au feuillage tout près comme à une poignée de mains solides… il enfonce ses ongles dans la terre dans l’espoir de sentir la masse palpitante le sortir de ce trou infect mais son corps coule de plus en plus vers le fond. Les relents des vapeurs nauséabondes, relents de feuillage en décomposition, de carcasses d’animaux morts, pris au piège comme lui, lui remontent dans la gorge, lui soulèvent le coeur. La terre meuble, mouillée se resserre contre lui, l’enferme de toute part, l’étreint de sa main de glaise.
Il sait qu’il ne doit plus s’agiter. Cela risquerait de l’enfoncer davantage. Fébrilement, il tente de réfléchir, d’élaborer un plan. Crier, oui, il se met à crier, désespéré maintenant tandis que l’eau glauque tire son grand torse vers le fond. Il halète, transpire, imagine l’horreur à venir…
D’un coup, il perd tout contrôle et le marais comme fatigué de jouer avec ce corps l’engloutit dans un grand bruit.
L’explorateur ferme les yeux, avale l’eau poisseuse, bouge encore un peu les bras, s’étouffe. Les sables mouvants, eau, boue et puanteur, emplissent enfin ses poumons et l’étanglent doucement de leurs mains chaudes.
Lentement commença alors la métamorphose.
Coucou
MÉTAMORPHOSE .. ».s’envelopper dans le cocon de son âme »…ce texte nous précipite dans les marais mais nous promet des frissons et peut-être une RENAISSANCE