Je vais l’aimer !

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… Ce rêve que j’avais fait était bien prémonitoire !
Un cauchemar qui allait me mener à prendre de solides résolutions et venait de me faire comprendre qu’il n’y avait pas eu de hasard dans les évènements de ma vie ces derniers temps, certaines zones d’ombre s’étaient soudain éclairées.
C’était bien elle que Vince aimait.
La robe et les chaussures étaient pour elle et non pour moi, je devrais me contenter de rien, je le crains…
L’hypocrisie de Vince m’apparaissait aussi, clairement, désormais : il avait déjà dans sa vie cette femme si belle et si forte, avec son incroyable manteau de crocodile, alors qu’il n’avait pas hésité à me dire « on sera seuls, on sera bien ». Il avait même osé souffler dans mon cou, moment dont je garderai le souvenir brûlant sur ma peau, mais peut-être plus pour les mêmes raisons, désormais…
Pourquoi m’avoir bercée d’illusions ?
Sans parler de la Tzigane !
Je l’avais vu se comporter avec elle ! Qui aurait pu se douter en le voyant faire qu’il n’était pas libre ? Pas même lui, en tous cas… !

J’avais mal, j’étais triste, l’envie d’être seule, de ne voir personne, de rester dans ma douleur parce qu’elle me faisait me sentir la tragédienne ma propre existence, celle d’un destin désenchanté.
Je m’aimais ainsi puisque c’était ainsi que je m’étais toujours connue.
J’étais rassurée, tout allait mal, tout redevenait normal : j’étais muette, seule, laide, et peut-être destinée à le rester, tout restait donc conforme au malheur qui avait toujours été le mien.
La jalousie, ma fidèle conseillère, me suppliait de cesser de l’aimer. Ce n’est pas toi qu’il a choisie, c’est elle ! Il est avec une femme aussi belle que lui, évidemment ! Son amour et son désir ne sont pas tournés vers toi ! Tu te berces d’illusions, pauvre idiote ! Renonce !
Mais peut-être n’avais-je pas le choix ?
… Car a t-on le choix d’aimer ou de ne plus aimer ? Avons-nous le choix de nos sentiments ? Et de celui-là, en particulier ?
Je suis restée là, impuissante et ridicule, à ressasser ce que j’avais vu et à me projeter dans un avenir sans espoir, en proie à des tiraillements psychologiques en sens contraire.
Je me suis raisonnée.
A force de regarder les ombres s’allonger dans la pièce et le soir s’étirer à l’infini jusqu’à disparaître dans le noir, je suis parvenue à trouver une issue. J’ai lutté contre ma jalousie, je me suis jetée sur elle, je me suis battue je l’ai vaincue.
J’ai pris la résolution qui allait bouleverser ma vie pour toujours : Je continuerai d’aimer Vince, c’est décidé.
Et même si tous les matins je devais m’éveiller avec un immense sentiment de chagrin, je ne ferai rien contre le crocodile.
Rien pour le détrôner, ni pour lui nuire.
Je continuerai à être moi, à tenter de guérir afin que chaque jour apporte son lot d’amélioration à ma beauté cafouilleuse.
Je prendrai chaque instant qu’il me sera donné de partager avec Vince comme une offrande.

Me contenter de cela, me taire, l’aimer, et continuer à espérer.

Lena SIWEL

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