Le mercredi 22 octobre 2014 s’est tenue une table ronde organisée par la SGDL. Ecrivains, éditeurs et commerciaux se sont réunis pour évoquer les modèles alternatifs et la rémunération des auteurs à l’heure du numérique. Entre dématérialisation et rematérialisation du livre, voici les principaux enseignements de cette table ronde.
La table ronde organisée par la SGDL (Société des Gens de Lettres) le mercredi 22 octobre 2014 s’est penchée sur les « chemins de traverse » du livre à l’ère du numérique. Proposer un livre autoédité sur une plateforme de téléchargement est aujourd’hui courant. Selon Laurent Bettoni, écrivain et directeur éditorial des éditions La Bourdonnaye, l’auteur peut percevoir jusqu’à 70% du total de ses ventes, qui ne sont pas considérés comme des droits d’auteur. Bien plus que les 10% touchés généralement par le biais d’une maison d’édition. Mais l’autoédition exige de tout faire soi-même, de la correction au design du livre.
Certains auteurs se font connaître grâce au numérique, puis publient via les maisons d’édition traditionnelles. Ils renversent ainsi la chaîne qui va du papier vers le numérique grâce aux possibilités offertes par l’impression à la demande. C’est le cas d’Agnès Martin-Lugand, qui a d’abord autoédité son livre Les gens heureux lisent et boivent du café avant d’être publiée par Michel Lafon.
La forme de vente proposée par Franck-Olivier Laferrère, fondateur des éditions E-fractions, consiste à diffuser des livres numériques en librairies. Elle rencontre aussi son succès. Elle permet en effet de tisser des relations entre l’univers numérique et les libraires. Ainsi, les lecteurs bénéficient toujours des recommandations de ces derniers. La couverture du livre numérique est proposée sur une carte postale et le lecteur se voit remettre un code pour accéder à l’ouvrage à l’achat. Une libraire a ainsi vendu 400 exemplaires d’un même titre grâce à ses préconisations. L’auteur touche quant à lui 25% sur le prix de vente.
En bibliothèque, l’offre de téléchargement est une forme montante d’acquisition du livre. Patrick Gambache, vice-présent de la Commission numérique du SNE (Syndicat National de l’Edition), envisage le prêt d’un fichier durant un certain nombre de jours avant sa destruction. La formule d’abonnement, encore marginale en France, est en passe de se développer également. Le lecteur pourrait emprunter autant de livres numériques qu’il désire à partir d’un certain prix d’achat.
Vous pouvez retrouver cette vidéo sur le site de la SGDL.
(Crédit photo : © alekswolff)