Qui fait la littérature, l’éditeur ou l’auteur ?

Lors de l’Assemblée Générale du Syndicat National de l’Edition, Aurélie Filippetti a assuré qu’il n’y avait pas de littérature sans éditeurs. Mais quelle est la place de l’auteur ?

La ministre de la culture Aurélie Filippetti a-t-elle minimisé le rôle de l’auteur dans le processus de création d’un livre ? Lors de l’Assemblée Générale du SNE, la ministre a affirmé qu’un texte, l’oeuvre de l’écrivain, n’est pas forcément un livre : « C’est l’éditeur qui fait la littérature« .

La reconnaissance de l’écrivain

Aurélie Filippetti ajoute que la reconnaissance d’un auteur passe par le regard de l’éditeur. Ce sont là les grandes questions posées par les phénomènes d’édition à compte d’auteur et d’auto-édition. Un auteur peut-il se sentir écrivain sans la reconnaissance d’un éditeur ? Si on ne doute pas du statut d’écrivain de certains auteurs comme Proust ou l’auteur d’Eragon, d’abord édités à compte d’auteurs, la ministre affirme que la sanction d’un éditeur sur le travail d’un écrivain est indispensable. « Sans cela, même si on se publie soi-même, et que l’on peut toucher un public au travers des réseaux, on n’a pas cette reconnaissance de se sentir écrivain. L’écrivain ne naît qu’au travers du regard de l’éditeur« . On ne naît pas écrivain, on le deviendrait donc, grâce à un éditeur.

Pas d’écrivains sans éditeurs ?

Ces propos ont choqué certains écrivains qui estiment que le processus de création littéraire est à dissocier de « l’industrie culturelle ». Dans un véritable réquisitoire, Yal Ayerdhal, membre du collectif Droit du Serf, qui s’oppose à la loi sur la numérisation des indisponibles, conteste les propos de la ministre. Selon lui, ce sont les auteurs uniquement qui font la littérature. « Je récuse l’affirmation que l’écrivain ne naît qu’au travers du regard de l’éditeur. L’écrivain naît du désir d’écrire acquis au fil de ses propres lectures et du besoin de dire son monde ou le monde aux lecteurs inconnus par qui seuls il existera en tant qu’écrivain. » Yal Ayerdhal va même jusqu’à affirmer que l’éditeur « nuit à l’indispensable autonomie créatrice en réduisant la diversité culturelle par une uniformisation marketing de la littérature« . Mais alors pourquoi les auteurs qui obtiennent un immense succès avec leur livre auto-édités ressentent-ils le besoin de publier leur livre de manière plus classique, comme une forme de reconnaissance ? A l’instar d’Amanda Hocking, ou même de Stephen King qui a renoncé à auto-éditer ses livres en numérique.

Sources :
Le Magazine Littéraire
Actualitté

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One Reply to “Qui fait la littérature, l’éditeur ou l’auteur ?”

  1. Maud dit :

    Ce besoin qu’ont les auteurs auto-édités de passer chez un éditeur peut s’expliquer par le fait que l’auto-édition demande beaucoup de temps à l’auteur, un temps qu’il peut passer un écrire lorsque l’éditeur s’occupe de la publication du livre.
    Je suis une écrivaine de cinq romans non publiés, pourtant je n’ai pas besoin du regard d’un éditeur pour me définir en tant qu’écrivain : j’écris depuis mon plus jeune âge et je continuerai jusqu’à ma mort car c’est un besoin. honnêtement, je songe à l’auto-édition pour garder un contrôle absolu sur ce que je fais, mais si un jour je n’en ai plus le temps et que je parviens à attirer l’attention d’un éditeur, peut-être que je passerai à l’édition classique…

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