Agatha Nelle : Qu’est-ce que l’écriture ?

Agatha Nelle a obtenu le prix d’encouragement aux 24 heures d’écriture 2011 pour sa nouvelle intitulée La Montre. Actuellement elle travaille sur un roman. La Montre sera son premier texte publié.

 

Qu’est-ce que l’écriture ?
Je me contenterai d’une seule définition.
L’écriture, c’est un monde que l’on porte en soi depuis toujours et que l’on décide un beau jour de rendre visible aux autres.
Mon rapport à l’écriture a longtemps été chaotique. Cela a commencé par la lecture. J’ai été fascinée par toutes sortes de livres et d’auteurs avant d’écrire à mon tour. A douze ans, je griffonnais à la main des pages et des pages de cahier Clairefontaine. Toutes sortes d’histoires qui oscillaient entre poésie, nouvelles et romans. Rien de très abouti. Cela a duré quelques années jusqu’à ce que j’entre à l’université où je me suis attaquée à l’Everest : la grande littérature. Cela m’a stoppée net : j’ai cessé d’écrire. J’étais pétrifiée par l’excellence de tous ces chefs d’œuvre que l’on nous enseignait.
A défaut d’écrire, j’ai continué de lire.

Des mondes sortis de l’imagination

J’ai fini mes études. Je suis entrée dans la vie active.
Je m’ennuyais entre la pointeuse et les fiches de paye : productivité oblige. Il me restait ces mondes imaginaires comme un secret bien gardé. Je regardais des films, je lisais des romans, de la bande dessinée. Je visitais ces univers comme on traverse une maison témoin : le ghetto d’un barbier juif amnésique ( Le Dictateur de Chaplin), le Belleville de la tribu Malaussène ( La Fée Carabine de Pennac ), le monde odorant de Jean-Baptiste Grenouille ( Le Parfum de Süskind ) ou encore l’Amérique d’après-guerre d’un garçon élevé par une mère célibataire ( Le Monde selon Garp de John Irving ).
Aujourd’hui encore, je reste fascinée par la force de ces mondes sortis tout droit de l’imagination humaine. Par quelle magie extraordinaire deviennent-ils réels ?

Tout s’est imposé à moi

Et puis, un jour, je me suis dit : c’est mon tour.
J’avais peur d’écrire. En fait, je savais le nombre d’exigences et de responsabilités qu’impliquait cette mission. Mais j’avais des tas d’histoires en tête, des personnages, toutes sortes de détails qui donnaient des mondes incroyables.
Tout s’est imposé à moi.
J’ai alors décidé de passer cinq heures par jour à écrire. C’est un minimum. Et les heures restantes à lire, à regarder des films, à disséquer les œuvres déjà existantes.
De cette décision d’écrire sérieusement découlaient des choix.
Aux yeux de certains proches, ces choix ont été jugés déraisonnables. Ils voient cela comme un caprice, une folie, le refus d’affronter certaines réalités.
Moi, je continue mon petit bonhomme de chemin. J’écris. Ecrire, c’est tout ce qui m’importe.
Et c’est ce que j’encourage les autres à faire s’ils sentent qu’un petit quelque chose s’agite en eux, un lieu, une idée, un début d’histoire, un personnage – même vague.
Qu’ils écrivent !
C’est la chose la plus merveilleuse qui soit…

Share this post

One Reply to “Agatha Nelle : Qu’est-ce que l’écriture ?”

  1. Micheline Hecquard dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec cette formulation; moi aussi, timidement mais avec ténacité, j’écris et essaie d’atteindre des rêves, de réussir quelques chose de qualité.
    Mon émerveillement: voir que le public apprécie. Quelle récompense! Quelle joie!
    Je crois que j’ai trouvé le bonheur avec l’écriture et tout cela dans les années qu’on appelle facilement « le grand âge »…!
    De plus, j’apprends beaucoup, je rencontre du monde, des personnes qui ont fait la même démarche et qui trouvent aussi le bonheur. Je ne serai jamais un grand écrivain mais si je deviens un auteur estimable, ce sera bien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Le temps imparti est dépassé. Merci de recharger le CAPTCHA.

scroll to top