Cinq mois après la liquidation de leur distributeur dédié, la majorité des petits éditeurs a signé avec son repreneur, la société Pollen. Mais, quel qu’ait été leur choix, tous ont connu des difficultés économiques.
Début mai, Calibre, la plateforme de distribution créée par le Syndicat national de l’édition et le Syndicat de la librairie française pour les petites maisons d’édition, mettait la clé sous la porte. Après plusieurs mois d’arrêt, la société était finalement mise en liquidation amiable. Si Pollen a repris l’activité depuis fin juin, la situation n’a pas été très facile ces cinq derniers mois.
« 50 à 60 % » des éditeurs font confiance au repreneur de Calibre
Selon Benoît Vaillant, directeur de Pollen, « une soixantaine, soit 50 à 60 % des maisons, qui pesaient autour de 75 % du chiffre d’affaires de Calibre, » ont décidé de poursuivre avec le repreneur. Pour les autres, les raisons de leur départ sont simples, rapporte l’hebdomadaire Livres Hebdo : soit elles « jugeaient les frais fixes trop élevés », soit elles souhaitaient « tirer un trait définitif sur l’expérience Calibre ». C’est par exemple le cas d’Actu SF, dont les livres sont aujourd’hui diffusés et distribués par Harmonia Mundi, ou des éditions Pinacothèque de Paris, passées chez Volumen.
La transition, en tout cas, a été délicate et les difficultés économiques ont touché toutes les maisons d’édition qui travaillaient avec Calibre. De ce point de vue, le passage d’une liquidation amiable à une liquidation judiciaire a eu un vrai impact financier, car les éditeurs ont perdu au passage presque tout espoir de récupérer leurs créances.
Lancements retardés et problèmes de trésorerie
Certains ont réussi à s’en sortir, comme Points de vue. « La disparition de Calibre a mis en danger ma structure et occasionné des pertes importantes d’activité au premier trimestre, confie Benoît Eliot, son directeur. Heureusement, nous avons pu les rattraper depuis. » D’autres, en revanche, commencent à peine à en voir le bout. « Cela nous a conduits à retarder le lancement d’une nouvelle collection et a planté deux titres en avril, explique par exemple Céline Hémon, qui travaille pour les éditions A dos d’âne. Nous avons été presque neuf mois sans trésorerie. »
Pour ceux qui ont voulu changer de distributeur après l’arrêt de Calibre, la situation n’a pas été plus simple. La faute à des délais parfois longs pour que les modifications soient prises en compte par Dilicom, la base de données utilisée pour les relations entre les distributeurs et les libraires. Des problèmes assumés par la structure… qui précise néanmoins qu’elle est dépendante de sa procédure. « Nous ne pouvons pas y déroger », conclut-elle.
(d’après Livres Hebdo)
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