Pour rester anonymes, pour se protéger, par simple fantaisie littéraire ? Qu’est-ce qui pousse les écrivains à publier sous un pseudonyme ?
Emile Ajar, Richard Bachman, Currer Bell… Derrière ces noms se cachent Romain Gary, Stephen King, Charlotte Brontë. « Qu’est-ce qui pousse certains auteurs à se cacher derrière un pseudonyme, est-ce qu’un écrivain, finalement, possède une existence réelle ? » a dit l’écrivain américain Paul Auster. Alors pourquoi ? Par nécessité, par intérêt ?
Etre une femme écrivain
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’écriture féminine était encore taboue, et peu de femmes pouvaient publier en utilisant leur vrai nom. On pense tout de suite à la célèbre George Sand qui s’appelait en réalité Amantine Aurore Lucile Dupin. George Sand n’adopte pas simplement un pseudonyme masculin mais toute une attitude. Elle s’habille en homme pour avoir accès à des lieux interdits aux femmes comme certaines bibliothèques. Charlotte Brontë a également souffert de sa condition de femme en tant que romancière. Son premier roman Le professeur n’a été accepté par aucun éditeur. Elle choisit alors d’adopter le pseudonyme masculin de Currer Bell, sous lequel elle publiera entre autre Jane Eyre (1847).
Les alter ego
Mais les écrivaines du XIXe siècle n’ont pas été les seules à avoir recours à ce procédé. Romain Gary ira très loin avec son pseudonyme Emile Ajar. Il recevra deux prix Goncourt, le premier attribué à Romain Gary en 1956 et le second à Emile Ajar en 1975 sans que personne ne s’aperçoive tout de suite de la supercherie. Pour Stephen King, publier sous le pseudonyme de Richard Bachman c’est l’occasion de vérifier s’il peut connaître le même succès avec une identité différente. De plus, les standards de l’édition de l’époque ne permettent aux auteurs que de publier un seul livre par an. Stephen King « a tué » cet alter ego en 1985. Il aurait succombé à un « cancer du pseudonyme ».
Sources :
Flavorwire.com
La Croix.com
Abebooks.fr