Comment définir le roman ? Si l’on s’en tient aux livres récompensés par les prix littéraires cette année, plus grand chose à voir avec la fiction…
Mais où est donc passé le roman ? La question peut paraître absurde. Elle ne l’est pas. Autrefois, un roman se définissait par le fait que l’histoire qu’il raconte est forcément fictionnelle. Aujourd’hui, cet impératif ne semble plus valide, comme le souligne BibliObs. L’hebdomadaire en veut pour preuve la liste des lauréats des grands prix littéraires de cette année.
« Ils ont couronné comme romans une enquête biographique (Limonov, d’Emmanuel Carrère), un portrait nécrologique (Jayne Mansfeld 1967, de Simon Liberati), un livre de souvenirs consacré à une mère disparue (Rien ne s’oppose à la nuit, de Delphine de Vigan), un autre à de grandes figures comme Michel Foucault (Ce qu’aimer veut dire, de Mathieu Lindon), détaille-t-il. Dans cet étonnant paysage de fin d’automne, seul le Goncourt fait figure d’exception. Il a primé l’Art français de la guerre, où Alexis Jenni s’adonne à cette activité primitive: inventer un personnage. »
Un genre fourre-tout
La raison de ce mélange des genres tient à une évidence économique et marketing, selon BibliObs : la mention « roman » en couverture d’un livre fait vendre, bien plus en tout cas que celle d’ « essai » ou de « biographie ». De ce fait, les maisons d’édition – encouragées par des médias « qui ne savent plus parler de littérature » – n’hésitent plus à l’utiliser à tort et à travers, y compris (surtout ?) pour des ouvrages qui n’en sont pas (vraiment). Et tous les écrivains ne semblent pas s’offusquer de la pratique. Ainsi en va-t-il par exemple de Simon Liberati, qui assume sans problème de parler de roman à propos de son livre consacré à la vie de Jayne Mansfield, sex symbol des années 1950.
C’est aussi que certains auteurs sont convaincus de faire oeuvre romanesque en s’emparant de la vie d’un autre, en même temps qu’ils retrouvent une certaine motivation à l’écriture. Car, nous explique très sérieusement BibliObs, certains écrivains sont « fatigués », « lassés » de devoir inventer des romans de toutes pièces, d’imaginer une histoire et des personnages originaux. Parler de vraies gens, en somme, serait un moyen pour eux de se renouveler, et de renouveler le genre… quitte à ce qu’il devienne un peu fourre-tout.
Qualité littéraire
Alors, comment définir le roman ? Dominique Fernandez, président du jury du prix Médicis, fait une proposition a minima : « Ce qui fait un roman, c’est sa qualité littéraire. » Englober toute la littérature dans le roman, en voilà une idée ! Pas sûr néanmoins que cela convienne aux représentants des autres genres littéraires…
(d’après BibliObs)
Triste constat. La fiction serait-elle trop folle pour une époque trop sage ?
Un roman de fiction demande du temps. Or des impératifs financiers poussent les auteurs à sortir un livre par an comme la poule pond son oeuf tous les matins. C’est peut-être une des explications. Ne plus prendre le le temps, laisser du temps à l’écriture.
Tous les jours je me dis: « Bon sang que c’est difficile d’inventer une histoire, des personnages et même parfois tout un contexte ! En plus il faut que ça tienne debout, que ça sonne vrai ! » Apparemment tous les auteurs ne se donnent pas cette peine ! Que dire des auteurs de littérature fantastique qui créent des mondes ? C’est à la fois plus simple parce qu’on peut tout se permettre et qu’on n’est pas enfermé dans un cadre et obligé d’amasser une foule de documentation, et c’est aussi difficile parce qu’il faut avoir de l’imagination. L’imagination…C’est peut-être ce qui manque à nos grands auteurs ?
les auteurs répondent à des cahiers des charges qui restreint la fiction dans leurs romans !
En lisant « Premier bilan avant l’apocalypse » de Beigbeder ( le classement de ses 100 livres préférés qui vaut ce qu’il vaut mais qui contient quand même une grande majorité d’auteurs d’indiscutés) j’ai noté que les 9/10èmes étaient plus ou moins autofictionnels. J’ai compté: 90/100 ce n’est pas anodin…
Je me risque à 2 explications :
1- lorsqu’on raconte des histoires ayant une base réelle et vécue, celles-ci sont au final plus puissantes, plus crédibles, car elles viennent directement des tripes.
2- Les auteurs de talent sont des gens qui ont une vie plus intéressante que les autres, donc de « vraies » histoires à raconter.
Ecoutez ce que disait Céline sur l’autofiction (vers la fin de la vidéo) : http://www.youtube.com/watch?v=WmL56-cFrz4&feature=related
bonjour dans le cadre de mes études je voudrais savoir qu’est ce que connaitre un roman ? merci de votre réponse