Pourquoi les romans sont-ils de plus en plus longs ?

Qu’importe le genre littéraire, les romans ont tendance à devenir de plus en plus épais. Qu’est-ce qui pousse écrivains et éditeurs à aller dans cette direction ?

L’art français de la guerre, d’Alexis Jenni : 633 pages ; Limonov, d’Emmanuel Carrère : 488 pages ; 1Q84, d’Haruki Murakami : 533 pages ; A dance with dragons, de George RR Martin : 1 040 pages… C’est un fait : quel que soit le genre littéraire, les romans ont tendance, cette année encore, à prendre de l’embonpoint.

Pour John Dugdale, du Guardian, ce phénomène n’est pas tout à fait nouveau. Lui le fait remonter aux années 1960. « Avant, seuls les éditeurs de littérature commerciale sortaient des romans très épais. Les écrivains plus ‘classes’ se distinguaient par des oeuvres plus ramassées – et s’ils voulaient écrire des livres plus gros, ils le faisaient en plusieurs tomes, raconte-t-il. Puis Frank Herbert a écrit Dune et ses 600 pages, et chaque roman a alors commencé à ressembler à une saga littéraire : 670 pages pour Les enfants de minuit, de Salman Rushdie ; 510 pages pour Le nom de la rose, d’Umberto Eco ; les sept tomes pour Harry Potter… »

Le tournant numérique

Mais le journaliste est intrigué de voir le phénomène atteindre son pic ces dernières années, alors que nous sommes « dans des temps de transition, une époque où tous les livres papier vont se transformer en ouvrages numériques, si l’on en croit la prophétie ». Paradoxal ? Pas tellement, affirme malgré tout John Dugdale. Lui estime que le passage au numérique agit en fait comme « un agent désinhibant » pour les auteurs.

Et il ne croit pas non plus que cette inflation de pages soit susceptible de rebuter le lecteur. « Les écrivains prolifiques vont-ils bénéficier du fait qu’avec le numérique, il ne sera bientôt plus nécessaire de transporter des pavés ? Ou vont-ils au contraire souffrir du fait que la lecture sur une liseuse est-plus fatigante ? s’interroge-t-il. Personnellement, je penche que la première solution est la plus probable. »

(d’après The Guardian)

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3 Replies to “Pourquoi les romans sont-ils de plus en plus longs ?”

  1. Dommage que le journaliste ne sache pas tout à fait de quoi il parle quand il aborde le numérique : la lecture sur liseuse (et non tablette type iPad) n’est pas plus fatiguante. Au contraire, j’ai presque envie de dire, puisque je lis plus vite sur liseuse type Kindle que sur papier.

  2. Rahir dit :

    Je pense que c’est un faux débat… Je crois qu’aujourd’hui comme toujours, l’écrivain écrit ce qu’il doit écrire. Rabelais, Hugo, Zola, Balzac, Melville, Casanova, Saint-Simon, Dostoïevski, Proust ou Dickens n’ont pas écrit sur des timbres postes à ce que je sache. Et que dire des chansons de gestes accumulant parfois les milliers de vers?et encore Les Liaisons Dangereuses, Don Quichotte ou le Procès? L’exception serait plutôt le roman court (français) arrivé avec le surréalisme et le nouveau roman (et encore, Claude Simon a fait des pavés lui aussi…) C’est donc un article qui n’a pas de sens avec un problème qui n’existe pas… Quand un livre est bon et bien écrit, on le lit qu’il fasse 100 ou 1000 pages.

  3. Gilles dit :

    Et comment faites-vous Jean-Basile pour lire plus vite sur support numérique que sur support papier ???….. Ma question n’est pas ironique.

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