Une chercheuse britannique explique que la lecture de livres pour enfants permet aux adultes de mieux supporter les déceptions de leur vie quotidienne.
Harry Potter, Alice (et son pays des merveilles) et Winnie l’Ourson ne sont pas des héros que pour les enfants. Certains adultes aussi adorent se plonger dans la lecture des romans qui racontent leurs aventures. Une chercheuse britannique, Louise Joy, de l’université de Cambridge, s’est intéressée au phénomène. Dans un livre qu’elle publiera en octobre (intitulé Les Enfants de la littérature, Children’s Literature en anglais), elle livre ses explications.
Selon elle, si les « grands » aiment tant lire des livres pour enfants, c’est parce qu’ils leur offrent « une retraite symbolique de la réalité et de ses déceptions ». « Des romans comme Alice au pays des merveilles ou James et la pêche géante, de Roald Dahl, ouvrent un monde où la conscience de soi n’existe plus et où les relations à l’autre sont simples et franches, avance le Dr Joy (la bien nommée…), alors que, dans le monde des adultes, ces dernières pâtissent souvent du manque de communication et de l’incapacité des gens à bien se comprendre. »
Mieux saisir les enjeux d’un roman
Visiblement, certains écrivains goûtent très peu cette resucée de la théorie des adulescents. Julia Donaldson, qui écrit de la littérature enfantine, refuse par exemple cette interprétation. Elle estime que (re)lire des romans pour enfants quand on est devenu adulte permet surtout de mieux en saisir les enjeux. « Récemment, j’ai reparcouru Alice, raconte-t-elle ainsi. Je ne m’étais jamais rendu comptu, en le lisant dans ma jeunesse, à quel point ce livre est déconcertant et absurde, comme les rêves. »
Charlie Higson, un autre auteur de romans jeunesse, voit lui dans cette tendance un attrait pour l’histoire, même s’il ne nie pas le côté nostalgique de la démarche. « Il nous pousse à lire des livres pour enfants comme il nous incite à regarder des drames d’époque à la télévision. C’est du même ordre, rien de plus. »
(d’après The Independent)
Je pense surtout que le critère « livre pour enfants » ne devrait pas exister. Même si l’auteur veut écrire pour un public ciblé, même s’il écrit pour des enfants, en fin de compte chacun trouve ce qu’il veut quand il choisit un livre.
En même temps, on tue « l’enfant » de plus en plus tôt dans notre société. Pas étonnant que ça attire.