Un concours d’écriture a été organisé dans les prisons anglaises. Cette compétition a été créée par la Prison Reform Trust, un organisme de charité oeuvrant pour un environnement pénitentiaire plus humain. Elle révèle les bienfaits de l’écriture sur les détenus.
Les détenus apprécient particulièrement l’écriture. C’est ce que révèle le concours littéraire 2014 lancé en Angleterre par la Prison Reform Trust. Cet organisme de charité a pour objectif d’améliorer les conditions de vie en prison. 624 détenus, hommes et femmes, majeurs et mineurs, ont fait entendre leur voix. Malgré l’analphabétisme courant en prison, de plus en plus de détenus participent à ce concours annuel. Ce dernier était divisé en trois catégories : la nouvelle, le rap ou la poésie, et le commentaire.
Ecrire pour garder espoir
Ecrire en prison permet de redonner un petit peu d’espoir. Cela peut aider un détenu à devenir celui qu’il veut vraiment être. Juliet Lyon, directrice de la Prison Reform Trust, n’a aucun doute sur les bienfaits de l’écriture. « Le concours d’écriture est une rare opportunité de s’exprimer et de montrer son identité dans un monde pénitentiaire de plus en plus dénué de sens », estime-t-elle. Le vainqueur de la catégorie Nouvelles a ainsi écrit : « Chaque instant est une autre chance de reprendre ta vie en main. Vis ton présent avec sagesse, tu peins ton future avec lui. »
Ecrire pour communiquer
Juré du concours, l’écrivain Michael Morpurgo rappelle qu’Oscar Wilde a été emprisonné pour son homosexualité, jugée comme une « grave immoralité ». « Lorsque j’ai lu La Ballade de la geôle de Reading, je me suis dit qu’une feuille et un crayon étaient les choses les plus précieuses qu’il aurait voulues. Pouvoir écrire, être encouragé dans ce travail, lorsqu’on est un prisonnier isolé au parcours semé d’embûches est très important. Car écrire est un moyen de communiquer. La communication permet de faire partie du monde, d’entrer en contact avec les autres. L’opportunité d’écrire donnée par la Prison Reform Trust est primordiale pour regagner de l’estime de soi en période difficile. C’est aussi vital aujourd’hui que l’ont été le papier et le crayon pour Oscar Wilde », explique l’auteur de livres jeunesse.
(Source : The Guardian ; Crédit photo : © ViewApart)
Découvrez l’interview de Carlos Liscano !
Ecrivain uruguayen condamné pour raisons politiques par la junte au pouvoir quand il avait 22 ans, il passe 13 ans en prison. 13 années de solitude et de torture au cours desquelles, il se met à écrire pour tromper l’attente et la folie.
En savoir +