Où sont passés les romans sur les médias ?

Les romans sur l’univers des journalistes ne sont pas nombreux. Pourtant, avance un… journaliste, les écrivains pourraient y trouver une matière très riche.

« Le jour de gloire des romans sur l’univers des médias est passé et bien passé », soupire de dépit William Skidelsky. Ce journaliste du quotidien britannique The Guardian regrette que, aujourd’hui, les livres ayant pour décor la rédaction d’un journal ou d’une chaîne de télévision aient aussi peu de succès auprès des auteurs, des maisons d’édition et (donc ?) des lecteurs. « Les journaux n’ont pourtant pas perdu leur importance dans notre société, les gens continuent de discuter de leur contenu, relève-t-il. Alors pourquoi un tel désintérêt envers ce type de fictions ? »

Selon un jeune écrivain, Leo Benedictus – dont le premier roman contient des éléments de satire sur les médias -, le problème de ce genre de livres, c’est qu’ils sont perçus comme complaisant. Un auteur écrivant une histoire ayant pour cadre un journal, c’est un auteur qui « ne sort pas de sa vie confortable ». « Or, on attend de lui qu’il cherche des sujets sortant de l’ordinaire – en fait, qu’il adopte une démarche… journalistique », explique Leo Benedictus. Avant de regretter lui aussi : « C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de romans sur les médias, car c’est un univers très fertile en histoires. »

Un univers propice aux histoires comiques

Une opinion avec laquelle William Skidelsky est entièrement d’accord. Pour lui, les rédactions des journaux sont « des mini-mondes », qui « possèdent leurs propres hiérarchies, leurs propres systèmes de croyances, leurs codes et leurs rituels ». « Tout un tas de choses qui peuvent paraître absurdes de l’extérieur », résume-t-il, en suggérant qu’un auteur de romans comiques y trouverait une matière très riche.

Et William Skidelsky semble vraiment désespéré que des auteurs s’intéressent au monde des rédactions. « Si, pour qu’on en parle, il faut que ce soit des journalistes écrivains ratés qui se regardent le nombril encore un peu plus et fassent des livres, alors tant pis, je suis prêt à en payer le prix ! » ose-t-il. Pas sûr toutefois que la littérature en sorte grandie…

(d’après The Guardian)

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