Louisiane C. Dor est une écrivaine française née en 1992. Elle est l’auteure de Les méduses ont-elles sommeil ? un premier récit initialement autoédité, qui traite de la jeunesse d’aujourd’hui et de son rapport avec la drogue festive. Son roman a rencontré un véritable succès sur les plateformes d’Amazon et a été repéré par l’éditeur Gallimard. Elle nous raconte son passage de l’autoédition à l’édition traditionnelle :
Trois semaines après avoir échangé avec une journaliste de Paris Match, un article concernant mon roman Les méduses ont-elles sommeil ? sort. Je m’attends à ce que cet article soit noyé dans la masse, mais pas du tout. L’article est partagé par milliers et les ventes explosent. Il s’en vend environ 2 000 les deux premières semaines. Puis, tout devient incroyablement fluide. (Après l’effort, le réconfort !) Les médias m’approchent eux-mêmes via Facebook, je reçois des mails de dizaines de lecteurs. Sur le moment, et encore aujourd’hui, j’ai vraiment du mal à y croire. C’est une telle merveille de savoir ses écrits dans les mains de milliers de personnes ! Pour terminer, une écrivaine elle-même parle de Les méduses ont-elles sommeil ? à son éditeur et j’envoie donc mon manuscrit à Gallimard pour la première fois. La suite de cet échange est positive. Sur le moment, j’hésite : dois-je vraiment quitter Amazon ?
Retravail avec mon éditeur
Je ne me pose pas longtemps la question et saute sur l’occasion. Je le retravaille alors à nouveau, pendant trois mois, avec l’aide de « mon » éditeur chez Gallimard. Des livres qui parlent de drogue, il y en a à la pelle : alors le mien doit être en béton. En tout, en un an, je pense avoir relu mon livre une petite centaine de fois, tout en le laissant reposer de temps en temps, pendant quelques semaines. Lire et relire sans pause n’est pas bon. Quand le livre vous sort par les yeux, vous n’arrivez plus à prendre du recul dessus. Le recul est une chose essentielle durant l’écriture d’un roman. Désormais, si je ne suis pas satisfaite à 300 %, si ce que j’ai écrit n’est pas avec exactitude ce que j’ai voulu faire passer, je retravaille encore et encore. Accompagnée par mon éditeur, je corrige les répétitions, les lourdeurs, les évidences, les phrases pas assez fines jusqu’à ce qu’elles sonnent le plus joliment possible. Nous échangeons le fichier Word par mail pendant trois mois, tous les jours. Il surligne ce qui pourrait être amélioré, me fait aussi des suggestions au niveau de l’histoire. C’est en partie grâce à mon éditeur que je comprends l’importance des mots.
L’écriture est un art qu’il faut manier avec finesse. Personnellement, je trouve que chaque mot a une extrême importance. On dit que « L’important n’est pas l’histoire mais la manière dont elle est racontée. » J’aime beaucoup jouer avec le sens de mes phrases, parfois à double sens. J’aime les métaphores, j’aime que le lecteur ait à lire entre les lignes. Une histoire qui est juste racontée n’est pas un roman mais une rédaction. Vos écrits ne sont pas obligés d’être merveilleux au premier jet : ce qui compte, c’est le résultat final.
Certains éditeurs se promènent sur Amazon
Avant ma « rencontre » avec cet éditeur, quelques autres maisons d’édition m’avaient déjà approchée. Mais elles étaient ce que l’on appelle des « petites » maisons d’édition et j’avais peur que le résultat soit au final décevant. Après tout, mon livre marchait bien sur Kindle, alors pourquoi en changer ? Je refuse ces offres (un peu à contrecœur) pour finalement, plus tard, donner toute ma confiance à mon superbe, incroyable, merveilleux éditeur. Toutefois, une autre « grande » maison d’édition remarque mon récit sur Amazon alors que je suis déjà engagée ailleurs.
Je pense que les éditeurs commencent sérieusement à se promener sur Amazon. Lorsqu’ils ont entendu parler d’un roman qui marche bien sur la toile, certains éditeurs vont y jeter un œil. C’est la magie du bouche-à-oreille ! Amazon peut être un tremplin à condition que l’on mette tout en œuvre pour vendre son livre. Personne ne vous découvrira si vous n’avez promu votre livre nulle part, ou alors, il faut vraiment avoir un gros coup de chance !
Jusqu’ici, Les méduses ont-elles sommeil ? s’est vendu à environ 4 000 exemplaires sur les plateformes d’Amazon. Il a été retenu pour le concours Amazon de l’autoédition (mais ne l’a pas remporté) et sera publié par Gallimard en 2016.
Relisez les deux précédentes chroniques de Louisiane C. Dor :
Pourquoi j’ai choisi l’autoédition ?
Comment faire la promotion de son livre autoédité ?
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