Michel Jeury a marqué la littérature française de science-fiction durant les années 1970 et 1980 avec le roman Le Temps Incertain (ed. Robert Laffont, 1973) notamment. Il a ensuite écrit en littérature générale. L’écrivain est décédé le 9 janvier 2015.
Quel est le fil conducteur de votre inspiration ?
J’aime beaucoup raconter des histoires dont les enfants sont les princes. Il existe peut-être une sorte d’observatoire intérieur, d’où chacun de nous regarde le monde et la vie. Pour moi, ce lieu est mon enfance. Je me reporte toujours à elle, par un penchant instinctif, comme si elle était pour moi la mesure de toutes choses. Non seulement, j’écris sur mon enfance, mais j’écris de mon enfance. Quand un sujet de récit me vient, c’est le plus souvent quelque chose qui se noue entre mon enfance, plus que jamais présente en moi, et l’expérience de l’âge mûr. C’est une impression d’enfance revisitée par l’homme d’âge ; c’est l’expérience de l’âge exaltée par un rêve d’enfance.
Quelle est la facette de l’écriture la plus importante à vos yeux ?
Je compte sur l’impression de « réalité » pour que les lecteurs croient à mes histoires, et peut-être pour que j’y croie moi-même. Certains auteurs travaillent sur la langue. Moi, je m’en sers de mon mieux pour renforcer le sentiment du vrai. Par exemple, je n’emploie que des expressions qui existaient à l’époque de mon récit – cela non seulement dans les dialogues mais dans le récit proprement dit.
Comment devient-on auteur ?
On peut se lancer dans l’écriture d’un roman à partir d’une idée, d’une passion (je suis fou de plongée sous-marine ou de généalogie, j’ai envie de…), d’une admiration (j’adore Tom Wolfe ou Bridget Jones, j’aimerais devenir le Tom Wolfe français ou la Bridget…, etc.). Ou bien on est un grand lecteur, une grande lectrice de thrillers, et à force d’en lire, on finit par s’imprégner des techniques, des trucs, on voit venir l’auteur deux heures à l’avance, et un beau jour, on se dit : Et si je me mettais à écrire, moi aussi, des thrillers ?
Avez-vous un conseil particulier à donner à un aspirant écrivain ?
Hélas , il n’y a pas de recette. Mais on s’aperçoit que les auteurs, jeunes ou moins jeunes, qui ont assez de passion et de patience, de courage et de discipline réussissent tôt ou tard. Il faut vouloir, avoir la patience d’essayer, de poursuivre, de changer, de recommencer. Aussi longtemps que nécessaire. Jusqu’au bout. Jusqu’au succès. Un auteur, un romancier par exemple, débutant ou non, doit apprendre à doser patience et impatience, ambition et humilité. Souvent, tout se décide à ce niveau plus qu’à celui du talent littéraire.
(Source : Ecrits Vains ; Crédit photo : Wikipédia)
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