Dan Fante est le fils de l’écrivain américain John Fante. Il est né et a grandi à Los Angeles. A vingt ans, il quitte l’école et part s’installer à New York où il pratique de nombreux petits boulots : colporteur, chauffeur de limousines et de taxi, laveur de vitres, télévendeur, détective privé et gardien de nuit dans un motel. Après une vie relativement instable et marquée par l’alcoolisme, il décide d’écrire sur le tard. Il écrit d’abord de la poésie, des nouvelles et des pièces de théâtre, puis la tétralogie « Bruno Dante » qui constitue une saga autobiographique. Dan Fante est décédé le 23 novembre 2015.
Quand avez-vous décidé d’être écrivain ?
J’ai écrit des poèmes quand j’étais taximan à New York. En fait, je n’ai pas décidé, je l’ai fait pour tuer le temps. Depuis j’ai tout jeté mais c’était mes débuts dans l’écriture.
Vous avez entamé votre carrière d’écrivain tardivement, à l’âge de 45 ans. L’écriture a-t-elle également contribué à définitivement rompre avec votre mal-être ?
Clairement. Je n’attendais rien lorsque j’ai commencé à écrire. Pourtant, j’ai rapidement compris que l’écriture était une sorte d’exutoire. Elle a été – et est encore – une excellente thérapie. Elle m’a permis de devenir compatissant envers moi-même mais également envers les autres. J’ai aussi compris que je pouvais apporter quelque chose aux autres grâce à mon travail. Je ne cherche pas à changer le lecteur mais je veux qu’il sache qu’il peut changer. Aujourd’hui j’ai une vie agréable. Qui aurait pu le prédire ? Un type comme moi, un ex-ivrogne, un ex-barjo suicidaire. J’ai mené une vie intense mais elle m’a appris qu’il est possible de se relever de n’importe quelle épreuve. C’est pourquoi il y a aussi beaucoup d’espoir dans mes livres.
Quand vous êtes-vous identifié à un écrivain pour la première fois ?
Quand j’ai terminé mon roman Les anges n’ont rien dans les poches (1996 pour la version originale intitulée Chump Change). L’écrire m’a forcé à me bouger les fesses. Ou je devrais plutôt dire le « réécrire ». Quand je l’ai terminé, j’ai su que j’étais un écrivain ou complètement cinglé. A vous de voir.
Pouvez-vous décrire vos habitudes d’écriture ? Par exemple êtes-vous le genre de mec discipliné qui boit un demi-litre de café noir et qui écrit cinq pages chaque matin de la semaine ? […]
Non, je ne suis pas exigeant. Mais j’écris tous les jours. Une page six jours par semaine. Je ne peux toujours pas écrire un livre ou finir un roman mais finalement le nombre de pages s’accumulent et hop en à peu près un an, il y a un nouveau livre.
Je n’arrête jamais d’écrire. L’écriture a sauvé ma santé mentale. Littéralement. Plus un écrivain écrit, plus son écriture devient fluide. C’est un peu comme courir des marathons. Tu n’arrêtes pas de t’améliorer quand tu te pousses au cul. En ce moment je travaille sur une biographie de John Fante et Dan Fante. Écrire une biographie est un vrai challenge car c’est très différent d’écrire un roman ou une pièce de théâtre. La plupart des biographies sont linéaires et ennuyantes à mourir. Le challenge est de ne pas être ennuyant. Je me tirerai une balle si jamais un jour je suis ennuyant dans mes livres. Ou alors peut-être que je prendrai une grande gorgée de Destop.
Je n’écris pas pour l’argent, j’écris parce que je suis écrivain et que j’aime ça. Si j’ai de la chance et que je gagne un peu d’argent, eh bien je le mérite. J’ai déjà payé les pots cassés de la gloire…
sources : danfante.net, wikipedia, payot.ch, whenfallsthecoliseum.com)