Les secrets d’écrivain de Dan Brown

Avec Da Vinci Code (J.-C. Lattès, 2004), véritable phénomène littéraire traduit en 51 langues, l’écrivain américain Dan Brown avait vendu 81 millions de livres. Après Le Symbole perdu (J.-C. Lattès, 2009), il revient en 2013 avec Inferno (J.-C. Lattès). Il raconte comment il écrit et donne des conseils aux écrivains en devenir.

Vous avez pris 3 ans pour écrire Inferno
J’ai dû beaucoup étudier l’œuvre de Dante. J’ai aussi fait de nombreuses recherches en génétique.

Ainsi que de nombreux allers-retours à Florence…
Je voyage toujours dans les lieux que je décris. Je considère la ville comme un personnage à part entière dans mes livres.

Avec votre célébrité, comment pouvez-vous faire vos recherches tranquille ?
La première fois que je visite un lieu, je m’y rends incognito, avec des lunettes de soleil et une casquette. A Florence, la moitié des endroits que j’ai vus étaient pour le livre, l’autre moitié pour mettre les gens sur de fausses pistes. Par exemple, j’ai posé mes questions sur Dante de manière très légère, comme si je n’étais pas intéressé. Et ailleurs, j’étais très appliqué à prendre des notes, ou du moins à faire semblant, pour faire croire que j’écrivais sur un autre sujet.

Quelle est l’importance de la précision dans vos livres ?
C’est indispensable, car ils traitent de choses anciennes et il faut que ce soit pertinent pour un lecteur moderne. Quand Langdon regarde un masque ou un document, tous les détails doivent être exacts. Si le lecteur y va, il doit pouvoir voir les mêmes choses.

Votre forme de narration est originale. Comment construisez-vous votre roman ? Sur les lieux ou après ?
Les deux. Dans certains lieux je me dis je sais ce qui va se produire ici. En voyant l’emplacement d’un tableau, le plancher de la salle ou il se trouve par exemple, j’imagine ce qui peut se produire.

Quels conseils donneriez-vous aux écrivains débutants qui souhaitent être édités ?
Je leur donnerais surtout un conseil : écrivez un livre commercial. Cela ne veut pas dire qu’il faut forcément écrire un roman d’espionnage. Par exemple, le roman de Robert James Waller Sur la route de Madison ou celui de Charles Frazier Retour à Cold Mountain étaient tous deux des romans commerciaux. Moi aussi on m’a donné un grand nombre de conseils sur la rédaction de manuscrits vendables (voir plus bas : les 7 conseils d’écriture de Dan Brown).

Pouvez-vous un peu plus élaborer ? Parlons des décors par exemple. Comment un écrivain débutant peut-il ajouter une dimension à son roman grâce aux décors ?
Il y a deux points importants. Premièrement, le choix des décors est crucial. (…) Situez la scène dans un lieu qui a un intérêt, afin que le décor lui-même soit intéressant. Je ne dis pas que vous devez forcément situer votre roman dans l’Agence de Sécurité Nationale (National Security Agency). Vous pouvez le situer dans un haras et montrer au lecteur la complexité de l’élevage des chevaux, ou bien situez votre histoire dans une école privée et montrez les rouages de cette école. Ce qui m’amène à mon deuxième point. Révélez votre décor de telle manière que le décor soit intéressant. Si vous avez écrit une histoire qui se déroule dans une école privée et n’avez pas révélé d’informations singulières sur ce que c’est que de travailler ou d’étudier dans une école privée, alors votre décor est ennuyeux.

 

 

(d’après France Inter, Le Matin)

 

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