Entre janvier et juillet, on a vendu plus de livres en France que l’année dernière à la même époque. Une hausse dont ne profitent pas les libraires indépendants.
Les pluies de juillet n’ont pas fait que des malheureux. Selon l’Institut de sondages Ipsos, c’est pendant ce premier mois des vacances d’été que les ventes de livres ont le plus progressé par rapport à 2010 : + 4,8 % en volume et + 4 % en valeur. Symbole de cette vitalité : le marché de la littérature générale, qui comprend les romans et les essais. Rien qu’en juillet, son chiffre d’affaires a augmenté de 5 % pour les grands formats et de 4 % pour le poche.
A l’inverse, le mauvais temps semble avoir ôté aux Français toute envie de (se) bouger. Les secteurs qui ont connu les plus fortes baisses en début d’été sont – ça ne s’invente pas – celui des cartes routières et celui des livres pratiques, qui inclue les ouvrages santé/bien-être.
Le marché des essais en plein boum
Cette tendance de juillet reflète d’ailleurs celle qu’on observe depuis le début de l’année. Globalement, les Français achètent plus de livres qu’en 2010 : + 1,9 % en volume et + 0,9 % en valeur. Et leurs achats se portent avant sur des ouvrages de la littérature générale. Les essais, en particulier, connaissent un véritable boum sur les sept premiers mois de l’année (+ 21 % en volume, + 6 % en valeur), portés par la déferlante des formats courts, contestataires et pas chers. Stéphane Hessel (Indignez-vous !, Engagez-vous !) et le Manifeste d’économistes atterrés font ainsi partie des bestsellers de ce début 2011.
Parmi les autres progressions notables, celle des romans policiers (+ 5 % en volume). On relève aussi un retour du manga (+ 4 % en volume), alors que le premier semestre 2010 avait été très difficile. Et si, plus généralement, les voyants du marché de la BD sont au vert, Ipsos s’inquiète de la pérennité de cette tendance. « Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, la question est de savoir si la hausse généralisée des prix sur la BD (NDLR : + 4 % depuis janvier) ne risque pas à terme de dissuader un certain nombre d’acheteurs », analyse l’institut.
Les livres santé/bien-être à la diète
Finalement, le grand perdant de ces sept premiers mois de l’année, c’est donc le secteur du livre pratique. Au diapason du mois de juillet, le début 2011 a été catastrophique (- 12,9 % pour le CA). Sans ouvrage pour prendre la relève de celui du Dr Dukan, c’est le segment santé/bien-être qui régresse le plus fortement : -21 % en valeur par rapport à janvier-juillet 2010. Dans une moindre mesure, les ventes d’ouvrages de cuisine diminuent elles aussi (-5 %).
Au niveau des revendeurs, la situation ne s’améliore pas pour les libraires indépendants. Déjà en difficulté, ils ne bénéficient pas du mouvement général de hausse, bien au contraire : leur CA s’est contracté de 1,3 % entre janvier et juillet. La campagne publicitaire menée cet été pour les aider n’en a que plus d’importance.
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Si l’on parle de livre papier, c’est plutôt une bonne nouvelle. Pas si étonnante que ça, d’ailleurs. Les vacances estivales sont peut-être le moment de lâcher un peu le tout écran et de prendre en main, le livre le vrai. La rentrée littéraire, relayée en autres par une (très bonne) émission sur France 5 animée par François Busnel « La grande librairie », devrait encore susciter l’intérêt pour la lecture, remplir les bibliothèques et autres pôles lecture, enfin doper les ventes.
Une progression intéressante pour tous les métiers du livre.
Eh oui, c’est triste mais c’est comme ça, il faut un docteur Dukan et un lecteur Dukon pour faire la différence !
Site très intéressant, bravo.
Mi