Une étude s’est penchée sur le marché du livre numérique français. Bilan : une offre légale qui a progressé de 10 000 titres en un an.
Lentement, mais sûrement, l’édition numérique fait son trou en France. La semaine dernière, un sondage montrait le fort attachement des Français au livre papier. Cette étude révélait aussi que la transition vers le livre digital s’opérait doucement. Hier, le Motif, observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France, a confirmé cette tendance en publiant son nouveau tableau de bord de l’offre de légale et illégale d’ouvrages numériques en France.
15 % de l’offre totale de livres
Environ 80 000 titres seraient aujourd’hui disponibles en version numérique, contre 70 000 l’année dernière. Un chiffre qui représente à peine 15 % de l’offre totale de livres, estime l’étude, et qui est surtout dû « chez la plupart des distributeurs (…) à l’intégration de catalogues existants ». Le Motif note néanmoins que « depuis un an, le rythme des publications est soutenu, surtout pour les nouveautés et les best-sellers ».
L’organisme explique notamment cette augmentation de l’offre par la multiplication des plateformes de téléchargement. Il relève ainsi « l’entrée de plusieurs acteurs traditionnels de la distribution » (type Darty, Boulanger, etc.) et « le développement de pure players » (NDLR : des distributeurs qui ne vendent que sur Internet), comme 1001 librairies, Smartlibris ou Vita Cogita. En tout, on compterait plus de 80 ebookstores dans l’Hexagone. Ce nombre exclut les éditeurs qui proposent des ouvrages en vente directe sur leur site, non pris en compte dans l’étude.
Pour les best-sellers, un roman sur deux est disponible
Dans son enquête, le Motif révèle également que les téléchargements sont orientés à la hausse. Pour appuyer son propos, elle livre les résultats de Fnac.com, l’une des principales plateformes de distribution, qui « annonce plus de 120 000 téléchargements en 2010 (contre 60 000 en 2009), et déjà 130 000 sur le seul premier trimestre 2011 ».
L’analyse d’une sélection de livres provenant de différents classements de meilleures ventes (Ipsos/Livres Hebdo, Datalib et Fnac.com) fait elle ressortir que « parmi les best-sellers, plus d’un roman et d’un essai sur deux dispose désormais d’une offre numérique (contre moins d’un tiers l’année dernière) ». Toutes catégories confondues, le pourcentage reste plutôt autour de 33 %. Soit tout de même une progression de 16 points par rapport à 2010. Les principaux titres de la catégorie Pratique sont ceux qui sont les moins disponibles en version digitale : 6,6 % des ouvrages analysés.
Une forme de vie d’Amélie Nothomb, ouvrage le plus piraté
L’étude du Motif s’est enfin intéressée à l’offre de téléchargement illégal. Elle fait ainsi apparaître un développement de ce côté-là aussi. Parmi les titres les plus piratés de ces meilleures ventes, on retrouve Une forme de vie d’Amélie Nothomb, Le symbole perdu de Dan Brown, Le voleur d’ombres de Marc Lévy ou encore Twilight de Stephenie Meyer.
Les résultats complets de ce tableau de bord sont à consulter ici.
(d’après le Motif)
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J’ai été publiée sur papier, et sur Numeriklivres aussi. Pourquoi opposer les deux formes ? Elles sont nécessaires. Mais le numérique sera inéluctable…