Le centre Pompidou accueille une exposition sur les combats que les éditeurs ont parfois dû mener pour diffuser des livres. Un travail aussi accessible sur le Net.
Editer un livre n’est pas une partie de plaisir quand il s’agit d’affronter l’ordre moral, politique, religieux, économique, etc. L’exposition « Editeurs, les lois du métier », à la bibliothèque du centre Georges-Pompidou (depuis le 9 novembre et jusqu’au 9 janvier 2012), revient sur certains de ces grands combats entre littérature et pouvoir qui ont eu lieu depuis la seconde Guerre mondiale.
Le parcours de l’exposition est divisé en trois parties. La première se veut didactique. « C’est là que sont présentés les principaux textes de lois, une chronologie générale, des interviews vidéo de spécialistes », décrit le dossier de presse. les deux autres parties, elles, respectent un ordre chronologique : de la fin de la seconde Guerre mondiale (et la loi de 1949, qui entend protéger la jeunesse des « publications dangereuses ») à la fin de années 1970 ; puis du début des années 1980 à aujourd’hui.
« Rendre sa portée réelle à chaque épisode »
Pourquoi ce découpage ? C’est une manière de « mettre chaque épisode en perspective pour lui rendre sa portée réelle, au-delà des échos médiatiques qu’il a pu connaître, explique-t-on du côté des organisateurs. Les questions de plagiat n’ont pas, en effet, la même importance que la censure politique lors de la guerre d’Algérie ; de même, les poursuites engagées par Alain Delon pour faire interdire une biographie ne présentent pas les mêmes enjeux que la loi Gayssot (ndlr : qui tend à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe). »
« Cela rappelle que les livres peuvent être porteurs de multiples enjeux et que les restrictions à leur diffusion renseignent aussi sur les mutations culturelles, politiques et morales d’une société », résument Isabelle Bastian-Dupleix, organisatrice de l’exposition, et André Derval, directeur de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine.
Près de 400 documents réunis pour l’occasion
Pour les besoins de l’exposition, ce sont près de 400 documents qui ont été rassemblés : des archives (juridiques, d’auteurs et d’éditeurs), des photos, des articles de presse, etc. Certaines de ces pièces n’avaient d’ailleurs jamais été exposées jusqu’à présent, comme celles provenant du ministère de la Justice par exemple.
Et pour ceux qui ne peuvent se déplacer à Paris, l’exposition est aussi accessible en ligne (en partie), sur le site Internet – bilingue français / anglais – http://editeurslesloisdumetier.bpi.fr.