L’affaire PPDA (il aurait, entre autres, recopié plus de 100 pages de la biographie d’Ernest Hemingway écrite par Peter Griffin pour sa biographie) remet sur le tapis une polémique presque aussi vieille que la littérature : celle du recours aux écrivains fantômes. De Dumas à PPDA, y a-t-il eu du progrès?
En plus des accusations de plagiat, Patrick Poivre d’Arvor a été soupçonné à plusieurs reprises d’avoir recours à un écrivain fantôme, ce qu’il a toujours nié. Sujet sensible dans le monde de l’édition, il ne date pourtant pas d’hier.
Ainsi on ne saura jamais vraiment si l’écrivain Auguste Maquet était un « collaborateur » d’Alexandre Dumas, à l’origine de quelques simples retouches sur ses œuvres, ou bien son écrivain fantôme, comme cela a été avancé.
« On met de la chair autour d’un squelette »
Aujourd’hui, des écrivains fantômes tendent à sortir de l’ombre : Virginie Michelet est la « co-auteur » d’une quinzaine d’ouvrages, elle raconte son métier : « Il y a des gens qui ont des idées, mais pas le temps d’écrire, on met alors de la chair autour d’un squelette. D’autres n’ont pas la moindre idée… »
Elle affirme que 90% des ouvrages auxquels elle a contribué mentionnaient son nom. « Hugues Aufray a même tenu à me faire expliquer au début du livre comment nous nous étions rencontrés », ajoute-t-elle.
Concernant le plagiat elle déclare : « Si le nègre emprunte la structure d’un autre livre, recopie des pans d’oeuvres antérieures, « c’est une faute professionnelle »
Vers la fin du tabou ?
Les auteurs Patrick Rambaud et Eric Orsenna n’hésitent plus à reconnaître qu’ils ont eux-mêmes été écrivains fantômes. Et des personnalités à reconnaître qu’ils ont été aidés dans leur écriture. Jacques Chirac avait ainsi fait figurer le nom du co-auteur du tome 1 de ses Mémoires et le footballeur Zinedine Zidane co-signé son autobiographie.
Le métier tendrait-il à se décomplexer ?
Les écrivains fantômes restent très nombreux et on ne compte plus les personnalités qui font la promotion de « leur » livre sur les plateaux de télévision sans en avoir écrit une ligne.
Outre l’exemple de PPDA, on retiendra celui de Winston Churchill qui reçut en 1953 le prix Nobel de littérature pour ses Mémoires…en partie écrites par des historiens.
(D’après l’AFP)