La nouvelle ministre de la Culture va devoir s’atteler à défendre les promesses de François Hollande sur le plan culturel. Quels sont les enjeux pour le monde du livre ?
Entre la révision d’Hadopi, le retour de la TVA à 5,5% et le soutien aux libraires, Aurélie Filippetti n’a pas le temps de chômer si elle veut mener à bien les promesses faites par le candidat socialiste lors de la campagne présidentielle. Installée rue de Valois, l’équipe de la ministre se forme et s’active pour amorcer les premières réformes, à commencer par la plus attendue, la TVA à 5,5%.
TVA à 5,5% : quels enjeux ?
Aurélie Filippetti l’a récemment rappelé lors de l’affaire de la fermeture de 1001libraires.com (voir notre article : Un échec cuisant pour le portail des librairies indépendantes), elle compte apporter son soutien aux librairies. La TVA repassera donc à 5,5%, du moins si la gauche emporte les élections législatives de juin. La mesure, promise par François Hollande, a été confirmée par Aurélie Filippetti le 21 mai sur France Inter, mais elle devra tout de même être validée par le Parlement. Si la loi passe, l’examen de la loi de finances devrait être mis en place dès juillet. Cependant si les libraires ont éprouvé des difficultés lors du passage de la TVA à 7%, cependant, le retour à 5,5% sera aussi complexe à gérer. (Consultez notre article : TVA à 7%, les prix augmentent, les marges aussi). Pour faciliter ces démarches, la ministre compte organiser une concertation avec les libraires. Elle ne veut pas que le retour à 5,5% leur pose des problèmes pratiques qui « annihileraient l’effet positif de cette baisse. » Une autre question se pose, celle de la répercussion sur la TVA d’autres produits, pour combler cette réduction des recettes de l’Etat. Le 9 mai, des sénateurs communistes avaient déjà déposé une proposition de loi sur la TVA à 5,5% pour le livre. Dans cette proposition, ils avaient ajouté une hausse de la taxe sur les alcools et les tabacs en compensation.
Une romancière au service des auteurs
La ministre est également attendue au tournant par les auteurs qui veulent un renforcement de leur droit d’auteur. Normalienne et agrégée de lettre, Aurélie Filippetti est aussi romancière. Elle devra donc prendre le rôle d’arbitre dans les différends qui opposent les éditeurs et les auteurs. Leurs relations se sont en effet dégradées en 2012, comme le démontre le baromètre de la SCAM (voir notre article : Baromètre auteurs-éditeurs 2012 : les relations se dégradent). Par ailleurs, les enjeux du numérique prennent une place importante. Les éditeurs peinent encore à considérer ce nouveau mode de publication et pénalisent ainsi les auteurs. L’idée de nommer un médiateur du livre avait été avancée, mais les éditeurs estiment que la ministre assume déjà ce rôle. Encore faut-il que celle-ci garde son portefeuille ministériel, en effet, les ministres qui seront battus le 17 juin dans leur circonscription seront évincés du gouvernement. Aurélie Filippetti se présente en Moselle, dans la première circonscription à Metz.
Sources :
Livres Hebdo
Libération.fr