Créé en 2013, le fonds pour la formation professionnelle des auteurs de l’écrit et des arts dramatiques ne rencontre pas le succès escompté.
Depuis avril 2013, l’Afdas* propose une offre de formations pour les auteurs de l’écrit et des arts dramatiques. En effet, toutes les entreprises qui font travailler des auteurs et des artistes doivent désormais s’acquitter d’une cotisation calculée à partir d’un pourcentage des droits versés. Les auteurs cotisent également pour ce fonds dont les deniers sont collectés auprès de l’Agessa (la sécurité sociale des auteurs) et la Maison des Artistes. « Les conditions pour prétendre à une prise en charge sont simples, explique Marie-Annick Ambroise, Déléguée Adjointe aux Auteurs à l’Afdas. Les auteurs doivent être affiliés à l’Agessa ou à la Maison des Artistes ou, s’ils sont assujettis, justifier de 9 000 € de revenus au cours des trois dernières années. »
Formations et reconversions
Plusieurs sortes de formations sont financées par l’Afdas. Elles peuvent être purement « métiers », c’est-à-dire qu’elles concernent directement l’écrit ou les arts dramatiques. Parmi ces stages conventionnés, on trouve par exemple : écrire pour le théâtre, adapter un roman en scénario ou encore approfondir les techniques narratives. Les autres formations sont « transversales » et ne sont donc pas réservées aux seuls auteurs de l’écrit : référencement web, réseaux sociaux et community management, langues étrangères, logiciels de bureautique… « Dans ce cas, c’est aux auteurs d’identifier leurs besoins et de nous faire leur demande, reprend Marie-Annick Ambroise. En 2015, nous avons ainsi instruit 13 dossiers de formations pour des reconversions. Des stagiaires ont choisi par exemple de se former en céramique, cuisine diététique ou encore thérapie Gestalt. »
Mieux identifier les besoins des auteurs
Mais, malgré ces nombreuses possibilités, les auteurs ne se manifestent pas beaucoup. En 2015, l’Afdas a enregistré 254 demandes de financement contre 159 en 2014. Une augmentation de 19 % qui paraît bien faible quand on sait que cette offre s’adresse aux auteurs de la France entière. « Dans notre offre de formation aux auteurs et artistes, le poids des auteurs de l’écrit est particulièrement faible, reconnaît Marie-Annick Ambroise. Il plafonne à 9 % tandis que la photographie représente 16 % et que le cinéma et l’audiovisuel représentent 21 %. » En 2015, parmi les 39 formations métiers proposées, seulement 10 ont effectivement eu lieu. Les autres ont dû être annulées par manque de stagiaires. Les auteurs semblent bouder la formation. Mais pour quelles raisons ? Ont-ils vraiment connaissance de cette offre ? Les critères sont-ils, finalement, pas si faciles que cela à remplir ? Les formations proposées par les organismes correspondent-elles vraiment aux besoins des auteurs ? Selon Marie-Annick Ambroise, « il est nécessaire de mieux identifier les besoins du public et d’anticiper les futurs métiers dans le secteur du livre ». C’est pourquoi l’Afdas souhaite proposer au conseil de gestion des auteurs de créer un observatoire des métiers qui analysera les attentes des auteurs et déterminera les métiers d’avenir, afin de se donner les moyens de mieux accompagner ce public.
* L’Afdas est l’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) et l’organisme collecteur de la taxe d’apprentissage (OCTA), agréé par l’État pour collecter les contributions formation et taxe d’apprentissage des employeurs de la culture, de la communication, des médias et des loisirs.
Les auteurs peuvent se renseigner sur le site internet très complet de l’Afdas
L’Afdas reçoit les auteurs pour les conseiller sur rendez-vous ou au cours de la permanence des lundis et jeudis matins : de 9h à 13h
(crédit photo : Fotolia – Laurent Hamels)