Dans un dossier titré : « Pourquoi les éditeurs français courent à leur perte », le site Internet nonfiction.fr explique le positionnement des éditeurs français face au développement du numérique. Leur « inadaptation aux changements » risquerait bien de leur coûter cher.
Dans l’article « Une analyse juridique du contrat d’édition », Lione Maurel explique :
« (…)depuis plusieurs années, et peut-être de manière encore plus marquée aujourd’hui que le tournant approche, les éditeurs français défendent une conception « fixiste » du contrat d’édition comme si celui-ci, existant de toute éternité, pouvait traverser l’âge numérique sans être remanié en profondeur. L’évolution trouve pourtant toujours son chemin et certains acteurs ont déjà dépassé cet âge de glace de la pensée juridique pour se lancer dans des expérimentations contractuelles qui, à l’image des premiers mammifères se faufilant entre les pattes des dinosaures, nous montrent peut-être la voie qu’empruntera l’édition de demain. »
Retrouvez l’intégralité du dossier : « Pourquoi les éditeurs français courent à leur perte » sur le site de : nonfiction.fr
La dénomination claire de tout ce fatras se trouve dans le terme suivant : rentabiliser. Il n’est question, pour la plupart des cas, que de rémunérations, qu’elles soient envers les auteurs, les éditeurs et les fournisseurs de services. Tout passer à la moulinette du numérique est un piège qui va finir par minimiser, puis assécher la créativité.
Gardons un minimum de bon sens : à l’évidence, les systèmes dits modernes de lecture, tablettes et autres iPad, et qu’importe les dénominations, ne sont en effet qlus que des pompes à fric. Par ce biais, il y a un autre risque, plus sournois et à mon avis, plus pernicieux. La modélisation de la pensée – entrez dans la petite boîte sans rien faire dépasser – me semble le but ultime. Quelle créativité pouvons-nous espérer de ces modes où le tout électronique, le tout numérique ne sont en fait que des hameçons pour nous conduire vers un nivellement contrôlé ? On pourra bien me targuer d’hypocondriaque, je m’en fous royalement. Faites le lien avec les moyens d’information, la grande distribution, les moyens de production exportables et amovibles à loisir ? Ils sont la démonstration de cette volonté masquée, mais pas les effets, de forcer les gens à une standardisation de fait. Il en est de même, à mon sens, de l’édition, qu’elle soit littéraire ou musicale.
Quelques exemples contradictoires, mais tellement peu nombreux et si discrets, pourraient être opposés à cette analyse. En fait, au vu des résultats cités ci-dessus, il me semble bien difficile de vivre un peu comme bon nous chante, chapeautés et conduits par ce qui est présenté comme nouveautés mais qui, de fait, ne sont que des outils à râcler la capacité de chacun à réfléchir, à choisir et à décider pour lui-même.
J’en conclue brievement que l’édition papier se doit encore d’éxister, de résister à la lame de fond du tout numérique qui conduit à ce goulet d’étranglement. Car à l’évidence, ils ne seront plus, dans quelques années, qu’une poignée de très lourds en termes de finance à tenir ce marché, comme ils l’ont fait pour les médicaments et la grande distribution.
@jean louis
A mon avis, il ne s’agit pas de privilégier une forme d’édition par rapport à une autre, mais bien de ne pas freiner le développement de l’édition numérique qui paraît de toute façon inéluctable. Souvenez-vous, il n’est pas si loin le temps où personne n’aurait parié sur le sérieux et la rigueur d’un magazine disponible uniquement sur internet. Et pourtant !
Le problème comme l’énonce très bien Constance Krebs dans un des articles du dossier sus-cité, c’est que le livre numérique n’est pour l’instant qu’une pâle copie du livre sur papier. Il n’utilise et ne propose pas réellement toutes les fonctionnalités et le potentiel de cette technologie qui pourrait permettre des interactions entre le lecteur et l’auteur, entre les lecteurs, entre les auteurs… Le champ des possibles est ouvert à l’infini mais pour l’instant personne n’en profite réellement (à part google ;-).
Que de discussions inutiles. Le numérique n’est pas prêt de tuer le papier.
Ce qui est important, ce n’est pas le médium mais ce qui est dit. Ceux qui n’ont de toute évidence pas grand chose à dire, n’auront guère plus de raison de s’exprimer avec les tablettes numériques qui pour l’essentiel sont d’abord un gadget consumériste. Ne soyons pas les victimes consentantes du machivélique service markéting d’Apple et autres qui réussit à nous faire croire que nous avons besoin d’acheter leur camelote. Un bon roman c’est d’abord une bonne histoire bien racontée. Désolée Nelly. Tout le reste c’est du pipeau.
On appelle ça « homothétie », reproduire la papier à l’identique sur le numérique. En effet, le livre numérique pour l’instant n’apporte pas grand chose par rapport au papier hormis sa dématérialisation (qui se traduit par la possibilié de le dupliquer à l’infini, d’en transporter des milliers sur soi). Les éditeurs et diffuseurs et… les créateurs travaillent encore avec le numérique comme avec le papier. Mais dans les années qui viennent, il va apparaître des livres augmentés, plus interactifs comme tu le soulignes Nelly, ou des livres qui se mettront à jour lorsque leur auteur les modifiera, des livres avec lectures à haute voix intégrées (ça c’est pour toi Frédérique). Il apparaîtra également des nouvelles formes d’édition. On commence à en voir qui font un peu mal au ventre (ces sites où les textes qui ont le plus de « voix » ou « d’amis » sont édités….. en papier !). Mais il y en aura d’autres plus créatives.
Il semble déjà que l’écrivain sera moins isolé qu’il a pu l’être dans le passé (voir également l’article sur les blogs d’écrivain) sauf s’il rejoignait une grande ville.
Le papier a favorisé la diffusion des idées nouvelles (savoir universitaire, protestantisme, idées des lumières). Le numérique (interactivité, mise à jour distantes, fragmentation/assemblage, multimédia, circulation instantanée) favorisera….. on le saura dans quelques années. Nous sommes au même moment que celui de Rabelais, il va apparaître de nouvelles oeuvres.
@athom
Personne ici ne dit que le numérique va tuer le papier !
il s’agit seulement d’un nouvel outil qui ne propose pas encore assez de fonctionnalités. Souvenez vous on était nombreux au milieu des années 90 à ne pas comprendre l’intérêt d’internet.
En fait je crois surtout que le livre numérique devrait cesser de s’appeler « livre numérique » comme cela on ne le comparerait plus avec le livre papier. Je pense que dans quelques années, ces 2 outils offriront des expériences bien différentes.
On devrait lancer une consultation pour trouver une nouvelle appellation au livre numérique : rendez-vous sur facebook !