Dans un entretien accordé au Financial Times, l’auteur américain confie ne plus lire de romans et avoir perdu le goût pour la fiction.
Voilà qui ne devrait pas plaire à Danièle Sallenave… L’académicienne, qui nous confiait récemment qu’un auteur se doit de lire beaucoup de romans, risque d’être fort déçue par les propos de Philip Roth, tenus récemment dans le journal américain The Financial Times.
A Jan Dalley, un journaliste de ce titre venu l’interviewer dans sa maison du Connecticut, l’écrivain a en effet expliqué ne plus lire « du tout » de romans. « Je lis d’autres choses : de l’histoire, des biographies. Je n’ai plus le même attrait pour la fiction qu’autrefois », a-t-il ajouté. Avec une justification qui tient en trois petits mots : « J’ai mûri. »
Une obsession de la mort
Est-ce à dire qu’il n’éprouve plus l’envie d’écrire ? Non, rassure-t-il un peu plus tard dans l’entretien. Enfin à moitié, car, le moins que l’on puisse dire, c’est que sa déclaration ne transpire pas l’optimisme. Après avoir écrit de manière quasi boulimique – huit livres dans les dix dernières années dont Le Complot contre l’Amérique (The Plot Against America, 2004), Un Homme (Everyman, 2006) et Indignation (2008), Philip Roth aspire en effet à « trouver un bon gros sujet qui [l]’occuperait jusqu’à la fin de [sa] vie, et [qu’il] terminerai[t] juste avant de mourir ». « Ce qui est douloureux, ajoute-t-il, c’est de commencer un roman, je déteste ça. Je veux juste continuer à écrire et m’éteindre à la fin.»
Une obsession de la mort qui transpire d’ailleurs dans les quatre romans de son dernier cycle « Nemesis ». Ainsi, les héros de tous ces romans meurent à la fin, de manière tragique (Nemesis) ou par suicide (Indignation et Le Rabaissement), ou même sont déjà décédés au début de l’histoire (Un Homme).
En 2009, Philip Roth avait aussi prédit la mort du roman« au mieux d’ici 25 ans ». « Il ne peut pas lutter avec l’écran, qu’il s’agisse de celui du cinéma, de la télé ou de l’ordinateur », avait-il lâché.
Vous avez dit déprime ?
(d’après Financial Times et BibliObs)
Déprime?Meuh non!On ne devait déjà plus avoir de peintres avec l’arrivée de la photo alors je serai largement morte et ma troisième réincarnation aussi quand l’envie de raconter et de se la raconter disparaitra.Changement de support,de forme,mais il n’a connu que ça,d’ailleurs dans les remplaçants cités je trouve qu’une recherche ADN moucharderait vite la parenté.Moi aussi je lis beaucoup moins de romans,moi aussi je vieillis,j’ai même fini de mûrir,je blettis devant une pile de bouquins écrits à la mouffle à trois doigts par encore plus ramier que moi.La peur du futur c’est pas la mort du roman mais ma mort à moi, lectrice,tuée par l’overdose de rédacs à rallonge botoxées de conseils littéraires.Réfléchissez moins et écrivez plus,cotisez vos neurones pour m’offrir un truc à lire où là-wouahhhh-je poserai mon stylo et cesserai de dire »j’en fais autant dans ma salle de bain »IPsa
Voilà qu’enfin, je peux me comparer à Philipe Roth: je ne lis plus de romans non plus. Mon explication est : 1) j’ai vieilli, 2) j’ai la déprime. J’arrive à lire encore des nouvelles, mais on n’en publie pas beaucoup en France, car on considère – à tort je crois – que la nouvelle est un genre mineur. J’ai autoédité moi-même un recueil de courtes nouvelles, basées à 80% sur des faits réels qui me sont arrivés. Titre « Signes intérieurs de jeunesse », sous-titre: « Brèves rencontres ». J’ai offert ce petit recueil à différentes personnes – amis, connaissances, commerçants du quartier, voisins, et je dois dire que j’ai eu des réactions très, très agréables comme: « je l’ai lu d’une seule traite » ou « je l’ai lu jusqu’au bout et j’ai regretté…que ça soit fini ». C’est marrant, non? (Si quelqu’un veut l’acheter (10 Euros), par mail a lammjuly@orange.fr . A bientôt…j’espère