Entre roman et nouvelle, le genre souvent mal vu de la novella est en train de refaire surface. Pourquoi les éditeurs hésitent-ils tant à publier cette forme littéraire ?
La novella, plus longue qu’une nouvelle et plus courte qu’un roman est un genre hybride, qui a été utilisé par de grands noms de la littérature comme Charles Dickens, Stephen King, Truman Capote ou encore Ernest Hemingway. Pourtant, cette forme littéraire reste méprisée par les éditeurs.
Trop longue pour une nouvelle, trop courte pour un roman
Les novellas intimident les éditeurs par leur format atypique. Elles sont difficiles à définir et à caractériser. Si les écrivains aiment cette liberté, il en est autrement pour les éditeurs. La novella est trop longue pour être publiée dans un journal ou dans un magazine et trop courte pour être publiée en livre. En effet, selon les éditeurs, le lecteur veut sortir de la librairie avec un gros volume dans les mains et n’est pas prêt à dépenser quasiment le même prix pour moins de matière. La plupart des novellas, quand elles sont publiées, sortent dans des collections de nouvelles.
Même les plus grands auteurs, qui, a priori ne rencontrent pas de difficultés pour se faire publier, se heurtent à ce problème. Ainsi Stephen King explique, avec humour, qu’il pourrait publier sa liste de courses s’il voulait, mais pas ses novellas. Cette forme souffre aussi du manque de talent de certains auteurs, qui, ne pouvant écrire un long roman, se cantonnent à cet entre-deux. La novella est alors vue comme un sous-genre, un genre « par défaut ».
La maison d’édition américaine indépendante Melville House, a décidé de lever les tabous sur ce genre en sortant une toute nouvelle collection dédiée à la novella : « The art of the Novella« . On y retrouve Fanfarlo de Baudelaire, Lady Susan de Jane Austen, Le chien des Baskerville d’Arthur Conan Doyle ou encore Un coeur simple de Flaubert. Une première pour ces classique qui, pour la plupart, n’avaient jamais été publiés seuls. Les éditions britanniques Penguin ont également lancé leur collection de novellas : « Mini Modern Classic« . En France, ces collections se font rares même si elles ne sont pas inexistantes. La maison d’édition numérique StoryLab a par exemple une collection « Novellas« . Le numérique est peut-être la solution pour la novella. La longueur de l’oeuvre n’est en effet plus un problème pour les eBooks.
Source :
TheAtlantic
J’ai vu un commentaire une fois de quelqu’un dont j’ai oublié le nom, mais qui était un des représentants d’un site de e-commerce de livres numériques je ne souvient plus s’il s’agissait d’Amazon de Decitre ou la FNAC. En substance il disant avoir pensé que le format qui se vendrait le plus en numérique était celui du roman très court voire de la novella. Il s’est rendu compte que le roman classique se vendait aussi très bien.
Il ne reste donc plus qu’à ces messieurs de faire de la place aux novella, ça tombe bien j’en aurai une pour très bientôt…
Il existe plusieurs éditeurs qui n’hésitent pas à publier des novellae de genre : ActuSf et Griffes d’Encre par exemple. Deux tres bonnes maisons qui méritent d’être connues.
O.