Un homme idéal raconte la descente aux enfers d’un écrivain en mal d’inspiration. Nous avons rencontré le réalisateur, Yann Gozlan, pour lui poser quelques questions sur l’écriture et la création.
Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène un écrivain ?
Yann Gozlan : J’avais envie de faire un thriller et de traiter la thématique de l’identité qui m’a toujours fascinée. Elle a été maintes fois traitée au cinéma mais je la trouve d’autant plus passionnante qu’elle est symptomatique de notre société : les réseaux sociaux montrent cette complexité. J’avais envie d’évoquer ce fossé entre ce que l’on est, ce que l’on rêve d’être et la pression de la réussite sociale. C’est un personnage littéraire, certes ambitieux, mais qui a un goût sincère pour la littérature. L’idée de l’écrivain est venue naturellement. Mais pour moi, ce n’est pas spécifiquement un film sur la littérature.
Quelle est votre vision de la création ?
Y. G. : Le film pose des questions sur la création mais n’y répond pas. Au départ, le personnage principal est une coquille vide. Il est besogneux, il se réfère à une affichette au-dessus de son bureau qui indique « 2500 signes par jour ». C’est une citation de Stephen King extraite d’un livre dans lequel il donne ses conseils d’écriture (ndlr : Ecriture, Mémoires d’un métier, Albin Michel 2001). Mais le personnage incarné par Pierre Niney n’a pas grand-chose à raconter. Ce qui m’intéressait, c’était de partir d’un personnage qui n’a pas de talent. Il va lui-même se plonger dans cette spirale de mensonges pour préserver son secret. C’est un instinct de survie où il développe le don du mensonge. Les péripéties vont le nourrir et peut-être entrainer un déclic dans sont travail d’écriture. En ce qui me concerne, je ne réfléchis pas à la manière dont viennent les idées. Je crois qu’il n’y a pas de méthodes particulières pour être inspiré. rien n’est plus épanouissant que fantasmer une histoire dans votre tête et la concrétiser.
D’où vient le talent créatif ?
Y. G. : Ce film pose la question même si je n’ai pas la prétention d’apporter une réponse : Est-ce inné ou s’acquiert-il ? Faut-il avoir vécu pour écrire quelque chose d’intéressant ? Faut-il tuer une part de soi-même pour créer ? Y-a t-il un prix à payer ?
L’écriture d’un scénario se rapproche-t-elle de celle d’un roman ?
Y. G. : Pour moi, un romancier a son histoire et son style. L’un peut être brillant sans l’autre. La qualité d’un scénario est différente : le style est aride, ce n’est pas agréable à lire. C’est un document qui va disparaitre lorsque le papillon, le film, advient. Un scénario ne repose pas sur des qualités littéraires. En ce sens, ce n’est pas comparable à un roman. Cependant, dans l’écriture de scénario, la difficulté d’écrire est bien présente aussi. Vous partez de rien, or le récit est ce qu’il y a de plus important. Un bon film est d’abord et surtout une bonne histoire.
Quelles sont vos techniques d’écriture ?
Y. G. : J’ai besoin d’avoir un collaborateur pour discuter et rebondir. Nous parlons beaucoup pour réfléchir à la structure, puis nous nous répartissons les séquences. Enfin, nous lisons ce que l’autre a écrit et nous réécrivons pour harmoniser.
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