Après un mois de négociations, Gallimard rachète enfin Flammarion ! Mais pourquoi cette nouvelle ravit-elle le monde de l’édition ?
Le groupe italien RCS Mediagroup l’a annoncé ce mardi 27 juin, Gallimard rachète Flammarion pour 251 millions d’euros. Le propriétaire de Flammarion en espérait plutôt 300 millions (voir notre article : Gallimard veut s’offrir Flammarion). Le groupe italien avait en effet décidé, au mois de mars, de mettre en vente Flammarion pour réduire sa dette, qui s’élevait, fin 2011, à 938 millions d’euros. Les 251 millions offerts par Antoine Gallimard (qui ne voulait initialement pas dépasser les 250 millions) devront réduire la dette de RCS Mediagroup d’environ 20%.
Retour au bercail
Si le monde de l’édition se réjouit de cette nouvelle, c’est en partie pour le retour en France de Flammarion, après 12 ans passés en Italie. En 2000, Charles-Henri Flammarion a d’abord voulu s’allier avec le groupe RCS Mediagroup avant de décider de céder intégralement la maison d’édition pour 156 millions d’euros. L’influence italienne a su remettre Flammarion sur le devant de la scène puisqu’elle affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires (CA) annuel de 220 millions d’euros. La fusion avec Gallimard, dont le CA est de 253 millions d’euros, fait du nouveau groupe Gallimard-Flammarion le troisième éditeur français, derrière Hachette Livre et Editis. Avec un CA total d’un demi milliard d’euros, le groupe apporte une belle valorisation à l’édition française, en perte de vitesse.
Une ligne éditoriale cohérente
Gallimard a annoncé qu’il respecterait l’autonomie du groupe racheté. La ligne éditoriale de Flammarion ne devrait pas être bouleversée, comme on aurait pu le craindre avec un autre acheteur. Ainsi Teresa Cremisi, qui dirige Flammarion depuis 2005 ira travailler aux côtés d’Antoine Gallimard. De plus, les catalogues des deux maisons sont très complémentaires. Flammarion apportera des domaines dans lequel il est leader comme les beaux livres, la BD avec Casterman et les poches J’ai Lu, dans un esprit plus grand public que Folio.
Le bémol de la distribution
Idyllique cette union ? On peut tout de même se demander ce qui va advenir des distributeurs : Sodis pour Gallimard et Union Distribution pour Flammarion. Deux structures pour un seul groupe, l’une d’elles va-t-elle disparaître ? D’autres questions sur le bon déroulement de cette entreprise restent en suspens. Les auteurs vont-ils ressentir un changement ? L’influence de Gallimard dans les jurys des prix littéraires s’appliquera-t-elle à Flammarion, qui rejoindrait alors le fameux trio de tête Gallimard, Grasset et Seuil baptisé GalliGraSeuil ?
Source :
Libération du 28 juin 2012
On va finir avec une seule même édition !