Le 16 mai aura lieu au Royaume-Uni, la première journée de la « flash fiction ». En quoi consiste cette forme littéraire ? Quel est l’intérêt d’une micro-fiction d’à peine 150 mots ?
Est-ce Mark Twain ou Blaise Pascal qui a dit « Si j’avais eu plus de temps, j’aurais écrit une lettre plus courte » ? Deux écrivains qui auraient sans doute été séduits par la mode de la flash fiction. De 150 à 1 000 mots, ce nouveau genre de littérature consiste à livrer un très court récit. Cette forme littéraire, encore peu répandue, se développe au Royaume-Uni.
Une journée consacrée à la flash fiction
Mercredi 16 mai sera le premier jour où on célébrera outre-Manche, l’art de la micro-fiction. Des évènements auront lieu dans tout le Royaume-Uni. Il s’agira principalement de concours d’écriture, dédiés à cette forme littéraire. Certains concours sont très libres et proposent seulement d’écrire une flash fiction de 1 000 mots maximum. D’autres sont plus contraignants, mais ont une véritable finalité. Par exemple, un des concours propose une publication dans les journaux nationaux pour les meilleures flash fictions de 165 mots exactement.
Les flash fictions : mode d’emploi
La flash fiction, plus courte qu’une nouvelle, est-elle aussi décriée que la novella (voir notre article sur ce genre hybride entre la nouvelle et le roman qui a du mal à être considéré par les éditeurs) ? Ce genre encore très peu répandu de la flash fiction n’a pas encore gagné la confiance des éditeurs. C’est ce que précise David Gaffney, auteur d’un recueil de 80 flash fictions : Sawn-off Tales. Avant d’acquérir une crédibilité suffisante pour se faire publier, il est passé par une plateforme qui propose des micro-fictions à lire sur les téléphones. C’est quelque chose qu’on connaît en France, avec notamment SmartNovels qui met en avant des romans feuilletons pour les propriétaires de smartphones. Pierre Lemaitre, qui s’est prêté à l’écriture de ce format très court, explique dans cette vidéo les contraintes qu’il a dû respecter. Un exercice de style intéressant. Ce format extrêmement court accorde en effet plus d’importance à chaque mot et donc implique qu’on s’y attarde plus longuement.
La reconnaissance du format court
En France, l’éditeur Short Edition publie sur son site internet des formats qui se lisent en vingt minutes maximum. Des nouvelles, des poèmes, des flash fictions, l’éditeur veut réhabiliter le format court. Qu’en est-il de la qualité de ces récits ? Short Edition possède un comité de lecteurs amateurs et bénévoles qui sélectionne les meilleurs et les soumettent ensuite au vote des internautes. Le site entend faire rimer court avec qualité, puisque la sélection rejette environ 60% des oeuvres. Les meilleures sont publiées en version papier dans un recueil et les auteurs peuvent prétendre au prix de la Short Littérature. Avec ce prix, Short Edition affirme « avoir pour ambition de créer le Goncourt du court ».
Sources :
The Guardian
Nationalflashfictionday.uk
20minutes
Le Flash fiction (ou micro fiction) ne vient pas du Royaume-Uni mais des États-Unis. Stephen Donnellan Moss a créé un magazine dans les années 80 et un concours en 1987 intitulé : 55 Fiction. Les règles en étaient simples: pas plus de 55 mots, unité d’action, un ou plus de personnages, un conflit et un dénouement. Le concours devient très populaire immédiatement et existe toujours.
Nous ne disons pas dans l’article que les flash fictions viennent du Royaume-Uni, mais qu’elles s’y « développent ». Si nous nous sommes attardés sur le Royaume-Uni, c’est en raison de la journée consacrée aux flash-fictions, qui s’y déroulera demain. Un rappel des origines de ce genre littéraire aurait en effet été utile, merci donc de ces précisions 😉
Merci de l’info , ça m’intéresse.
J’écris moi-même des flash-fictions, mais j’ai deux textes qui vont jusqu’à 1500 mots. Est-ce que l’on peut appeler ça de la « flash-fiction » ? Sinon faut-il l’appeler « brève nouvelle », très courte nouvelle » ?…