14 des 20 ouvrages ayant connu le plus de succès l’année dernière sont des livres de poche. La meilleure vente pour un roman est même un titre sorti en 2010 !
Faut-il y voir un nouvel effet de la crise économique ? Alors que les professionnels du secteur s’attendent à une baisse du chiffre d’affaires annuel de l’édition pour 2011, le classement des meilleures ventes de livres indique que les lecteurs ont misé sur les valeurs sûres l’année dernière : parmi les 20 premiers, 14 sont des livres de poche, c’est-à-dire des titres déjà publiés auparavant sous un autre format.
12 millions de ventes pour le top 50
Pis : même si les romans sortis à la dernière rentrée littéraire de septembre ont plutôt été un bon cru – notamment Rien ne s’oppose à la nuit, de Delphine de Vigan -, le roman le plus populaire l’année dernière a été La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett. Soit un livre publié en 2010 ! Avec 433 000 exemplaires écoulés, il a même fait mieux en 2011 qu’en 2010 (environ 250 000 exemplaires).
Ces chiffres tombent dans un contexte où le marché du livre se rétracte en valeur, mais pas en volume : en 2011, les 50 titres les plus populaires ont généré 12 millions de ventes, autant que l’année précédente. Principal artisan de cette réussite, Indignez-vous ! de Stéphane Hessel. Premier du classement, il a laminé toute la concurrence. Le deuxième, La Délicatesse de David Foenkinos, a ainsi rejoint les étagères de près de deux fois moins de personnes : 780 000 contre 1,4 million.
(d’après Le Monde)
C’est super si les gens continuent à lire !
Quant à l’achat des livres de poches, c’est vrai qu’ils sont moins chers et prennent moins de place. Quand on a déjà une bibliothèque remplie et qu’on dévore livre sur livre, c’est une bonne solution 🙂
A la découverte de votre titre, je suis pris d’un un haut le corps : Hugo et Balzac flirtent-ils encore avec le succès au point que leurs oeuvres figurent en bonne place des ventes? Quelle tuile, en effet!
Mais en parcourant le corps de l’article, je suis saisi d’un éclat de rire cette fois-ci. Mais un rire d’un peu triste… car je réalise que pour vous, un vieux livre date de 2010. Seriez-vous donc victime de l’immédiateté qui rime tous les actes, tous les gestes et toutes les pensées de notre société occidentale contemporaine? Un livre serait donc pour vous un produit frais avec une date de péremption, à retirer des rayons dés la date fatidique franchie?
Votre raisonnement peut verser dans la dangerosité puisque cela pourrait signifier qu’il vaut mieux privilégier la promotion d’un roman médiocre, mais à l’encre encore fraiche, plutôt que celle d’une oeuvre de qualité au papier craquant. Je n’ose l’imaginer.
Et ce raisonnement est intelligemment contredit par les lecteurs qui eux seuls décident de ce qu’ils veulent découvrir, que cela date de 1954 (la préhistoire!) ou de 2008 ( que c’est vieux!). Et ils ont choisi des livres de 2010 en 2011. Sont-ils rebelles, quand même!
Le livre est une parenthèse de temps gelé, un seconde de rêve coulée dans la résine encrée des mots. Il n’y a ni heure ni calendrier à respecter pour le déflorer. Certes, les livres démodés existent, ils sont légion même, mais ne leur attribuez de qualificatif de « vieux » que si une génération au moins s’est écoulée. N’oubliez pas les mois, les années d’effort de l’écrivain qui a rédigé son manuscrit, car s’il devait savoir que son livre n’aura que la durée de vie d’un yaourt sur les étagères d’un libraire, il préfèrera sans doute refermer son cahier ou ne garder que pour lui ses écrits… Dommage, non?