Depuis le début de l’année 2011, comme en 2010, le marché du livre jeunesse pâtit de l’absence des locomotives Twilight et Harry Potter, même si la baisse reste légère.
Les années fastes sont-elles à ranger au rayon des souvenirs pour la littérature jeunesse ? Après une décennie de croissance, le marché est, depuis deux ans, orienté à la baisse. En 2010, les ventes de livres pour enfants et adolescents ont ainsi reculé de 4,5 % (à 570 millions d’euros), selon le cabinet d’études GfK. Et, depuis le début de l’année 2011, elles auraient diminué de 0,8 %, d’après l’institut Ipsos.
Face à ce repli, les maisons d’édition ont une explication toute trouvée : le secteur subirait le contre-coup de l’arrêt récent de plusieurs sagas à succès, Twilight et Harry Potter en tête. D’ailleurs, si on ne prend pas en compte les ventes de Twilight, le marché a progressé de 2,4 % en 2010 et de 1,5 % sur les dix premiers mois de 2011, explique le quotidien économique Les Echos. Et d’autres séries ont pris le relais des romans de Stephenie Meyer et JK Rowling, même si leur réussite est moindre : Percy Jackson, Les Chevaliers d’émeraude, etc.
Des signes positifs
Au final, la situation ne serait donc pas si mauvaise pour les maisons d’édition jeunesse ? « Certains clignotants s’allument, tempère Frank Girard, directeur de Bayard Editions, interrogé par Les Echos. Les taux de retour augmentent, les commandes des libraires sont plus modestes, de même que le réassort. » Une inquiétude que partage Hedwige Pasquet, présidente de Gallimard Jeunesse : « Le marché est très encombré, avec de plus en plus de nouveautés. La durée de vie des ouvrages en librairie se réduit », énumère-t-elle.
Mais les deux éditeurs restent optimistes pour la fin de l’année, et pour l’avenir plus largement. La raison ? Les efforts mis en oeuvre pour développer des livres de plus en plus ludiques et interactifs, à la fois pour le format papier et le format numérique. Le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, qui ouvre ses portes aujourd’hui (et jusqu’au 5 décembre), sera d’ailleurs l’occasion de le vérifier.
(d’après Les Echos)