L’écriture d’un journal intime est une pratique ordinaire. Mais elle correspond aussi à un genre littéraire. Or cet exercice n’est pas si simple qu’il n’y paraît, même pour les grands auteurs ! C’est ce que raconte l’écrivaine Zadie Smith…
Une relation ambiguë aux potentiels lecteurs
« Je n’étais pas capable de me définir un lectorat et cela a ruiné mon travail : j’avais l’impression de faire mes devoirs. J’essayais toujours de présenter les choses à mon avantage au cas où un camarade d’école montrerait mon journal à tout le monde. J’ai trouvé déprimant ce manque d’honnêteté du journal intime, dû à cette voix prétendument destinée qu’à l’auteur lui-même ». De fait, le journal intime est, dans sa forme ordinaire, destiné à demeurer secret. Mais l’évolution de cette écriture en un genre littéraire a rendu public cet espace personnel. Les grands auteurs s’en sont ainsi emparés dans le but de publier.
Un « je » difficile à écrire
Smith s’est lancée dans un journal purement littéraire après avoir lu le Journal d’un écrivain de Virginia Woolf. Mais elle n’a pas supporté l’usage du « je » : « Lorsque j’étais plus jeune, la vision du « je » sur une page me rendait malade. Je trouvais l’écriture à la première personne stressante et laborieuse. J’essayais donc de dissimuler cette conscience de soi derrière un « nous » », raconte l’écrivaine britannique.
Le recours à l’autofiction
L’auteure a soutenu le travail sur l’autofiction de l’écrivain norvégien Karl Ove Knausgaard, qui a retracé sa propre vie à la manière d’un journal. Il a ainsi écrit le cycle de romans autobiographiques Mon combat (ed. Denoël) avec la seule aide de sa mémoire. Quelle est la différence ? « La capacité de Karl Ove à être totalement présent dans son existence est remarquable. Chaque détail est convié sans vanité ou remplissage, comme si la vie et l’écriture se déroulaient simultanément. Vous vivez sa vie avec lui », explique Zadie Smith. Selon elle, ce roman renvoie parfaitement au roman contemporain. En effet, les faits comme la fiction apparaissent simplement comme des histoires que nous nous racontons pour vivre. Le voile de la fiction protège du jugement.
(Source : Flavorwire ; Crédit photo : Britannica)
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