Ecrire la guerre

A l’occasion du festival America, quatre auteurs ont partagé leur point de vue sur le thème « Ecrire la guerre ».

La fiction libère
Pour le journaliste Boris Fishman, « la guerre est quelque chose d’extraordinaire qui arrive à des gens ordinaires. Vous pouvez vous libérer grâce à la fiction, qui devient réelle pour l’auteur. C’est aussi une manière subversive de parler du présent ». De son côté, Donald Ray Pollock avoue ne rien connaître à la guerre : « J’interroge, j’explore ses séquelles. Mais je n’ai rien vécu de tel ». Son premier roman, Le Diable, tout le temps, a été élu « Meilleur Livre de l’année » par le magazine Lire, couronné par le Grand Prix de Littérature Policière et le Prix Mystère de la Critique.

Le style permet de déjouer les contraintes de l’Histoire
« J’utilise la 3ème personne du singulier pour pouvoir faire des apartés. Je passe toujours un contrat assez jubilatoire avec les lecteurs, pour qu’ils sachent que je leur raconte une histoire », explique l’auteur de polars et lauréat du Goncourt 2013 Pierre Lemaître (retrouvez l’interview comment écrire un feuilleton et ses secrets d’ écrivains). Donald Ray Pollock veut quant à lui éviter l’insoutenable : « Mes romans sont très violents, mais je freine pour qu’ils ne soient pas épouvantables. Une violence rapportée est une violence adoucie ». De son côté, Boris Fishman a recours à l’humour, même dans un récit sur la Shoah : « La vie continue, les gens rient. Le rire est une liberté, quelles que soient les conditions. La guerre passe d’extraordinaire à ordinaire ».

Les émotions comptent plus que l’exactitude
La vérité n’est pas primordiale selon Ron Rash : « Je fais beaucoup de recherches. Mais il y a une grande différence entre l’Histoire et la littérature : pour cette dernière, les faits ne suffisent pas. La vraie question est plutôt : comment sont-ils vécus ? ». Il a écrit trois recueils de poèmes, quatre de nouvelles et quatre romans, tous lauréats d’importants prix littéraires. De son côté, Pierre Lemaître avoue : « J’ai de mauvais rapports avec l’exactitude. Je m’en fiche. Je veux juste que la manière dont je peins une atmosphère soit juste. Le travail du romancier consiste à fabriquer des émotions. Nous faisons comprendre les choses par ce que ressent le lecteur. »

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2 Replies to “Ecrire la guerre”

  1. Maurice Galdi dit :

    Madame, Monsieur

    Je viens d’inscrire le mot fin d’un roman fiction, retraçant l’histoire de la Rhodésie du Sud, de 1970 à 1973 durant les événements dramatiques, de la guerre du Bush. ( La guerre des buissons). Il s’intitule : Mugumo Wava Pedyo ( La fin est proche, traduction du dialecte Shona). La trame met en en scène deux personnages principaux, qui se rencontrent à Marseille, et à l’évidence, avec la complicité du destin. La jeune femme est anglaise, et se retrouve dans une situation des plus périlleuses, au coeur de la citée Phocéenne. Mais pas bonheur pour elle, la voici sauvée d’entre les griffes de la pègre, par un personnage atypique, qui vient de plus ou moins, se faire virer de l’armée, bref…. Il doit se reconstruire avec un drame personnel qui le hante. La jeune femme, lui propose alors un voyage d’agrément, consistant d’une part, à s’écarter d’un danger réel à Marseille, et de l’autre, rendre visite à son frère aîné, qui en Rhodésie du Sud, s’est retiré depuis quelques années. Tous deux ainsi que des personnages intervenants, vont très vire se voir pris dans la tourmente de la guerre. Tout à la fois se basant sur des faits historique, ce roman bien que dramatique n’est en rien dépourvu de philosophie, d’humour, et d’amour au sens généraliste du terme. L’amour des hommes, celui de la terre, de la nature, et de l »amitié qui se solidifie dans les dangers.

    Cordialement votre.

    Maurice Galdi.

  2. Maurice Galdi dit :

    Je vous prie de bien vouloir excuser les fautes, il est six heures passé au Maroc, et le manque de sommeil se fait ressentir.

    Respectueusement votre.

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