Récemment, une auteure anglaise a déclaré que son lit était son lieu de travail préféré. Marcel Proust aurait approuvé. Et il est loin d’être le seul.
Qu’on en commun Marcel Proust, Mark Twain, Colette et Winston Churchill ? Outre le fait qu’ils étaient écrivains (entre autres choses), tous les quatre aimaient écrire… dans leur lit. Marcel Proust avait même poussé la chose très loin. Pour ne pas être dérangé par le bruit extérieur et ainsi pouvoir se concentrer sur la rédaction de son œuvre gigantesque, il avait fait poser des cloisons de liège sur les murs de sa chambre à coucher. En revanche, l’histoire ne dit pas si, comme Gustave Flaubert, il en profitait pour gueuler ses phrases…
Mais écrire calé contre un oreiller n’est pas forcément synonyme de plaisir. C’est le cas de George Orwell. Pour le célèbre auteur britannique, la démarche illustrait plutôt son amour aveugle de l’écriture. En effet, alors qu’il se mourait, c’est alité que l’auteur de La ferme des animaux a tapé, sur sa machine à écrire, les ultimes corrections de son chef d’œuvre, 1984.
Une preuve de détachement
De manière générale, Robert McCrum, auteur et correcteur britannique, perçoit cette inclination comme une preuve de détachement. « Ecrire dans son lit montre que l’on traite cette activité avec une certaine nonchalance », analyse-t-il sur le site du Guardian. Il note également certains autres bienfaits, qui n’ont rien à voir avec le confort ou la convenance. « C’est aussi intéressant d’un point de vue psychologique, détaille-t-il. Si vous écrivez dans votre lit au réveil, vous pouvez explorer une partie intrigante de votre esprit, située entre le monde du rêve et la pleine conscience. C’est souvent une combinaison fertile pour les auteurs. »
Et même s’il avoue un faible pour le creux de l’oreiller, Robert McCrum ne se montre pas sectaire. A l’image de Churchill. L’ancien premier ministre britannique, adepte de l’écriture allongée, ne rechignait pas non plus à écrire… debout. Il rejoignait ainsi d’autres très illustres confrères, tels Ernest Hemingway et Gunther Grass.
(d’après The Guardian)
Et vous où écrivez-vous ?
J’ai toujours écris à mon bureau avec mon ordinateur. Mais il y a quelques années, au cours d’un voyage en Jordanie, j’ai découvert le plaisir d’écrire à la main sur un carnet, mal assise dans un bus ou dans un café sur les hauteurs de la ville d’Oman : dans une cour caillouteuse, sous les arbres pour me protéger de la chaleur, au milieu d’un va-et-vient continu, en sirotant un thé glacé… J’ai adoré !
J’ai longtemps écrit dans mon lit, la nuit, car je souffrais d’insomnies dues au fait que mon compagnon travaillait de nuit… et que je dormais très mal sans sa chaleur auprès de moi. De ce fait, j’écrivais par étapes: avant de m’endormir, puis dans un demi sommeil, et finalement bien éveillée sur les coups de deux ou trois heures, renonçant à dormir…
Maintenant, ses horaires ont changé et , si je profite de lui auprès de moi la nuit, j’ai par contre perdu cette liberté d’écrire seule, car maintenant il faut écrire pendant la journée, ce qui implique la présence curieuse des enfants, même si tous deux sont encourageants et fiers de moi…
Ah ! L’art de réchauffer les vieux posts. Eh bien tant pis ! J’assume. Je me faisais justement la réflexion que l’endroit où je suis le mieux pour écrire était mon lit, si j’excepte le fait que l’ordinateur en profite pour me griller les cuisses. Et c’est en me faisant cette réflexion que m’est revenu le souvenir de Proust qui, me semblait-il, avait le même penchant (je parle du lit, pas de l’ordinateur qui grille les cuisses). C’est donc pour vérifier ce vieux souvenir que je suis allé taper le mot clé Écrire dans son lit sur Google, ce qui m’a conduit à déterrer ce vieux post.
Mais c’est ainsi que je découvre ce blog sur lequel je m’en vais de ce pas jeter un œil. Vous voilà donc complices de mon incapacité à me concentrer sur ce que j’écris… 😀