Dix groupes français figurent dans le classement Livres Hebdo 2011 de l’édition mondiale, qui montre aussi une percée de la Chine, de la Russie et du Brésil.
Quelques surprises, mais peu de changements notables. C’est l’analyse que l’on peut faire du cinquième classement de l’édition mondiale, publié aujourd’hui par l’hebdomadaire Livres Hebdo. Ce palmarès, qui regroupe les 87 pôles éditoriaux (répartis dans 58 groupes) dont le chiffre d’affaires annuels dépasse 150 M€, a été réalisé en collaboration avec le cabinet de consulting Rüdiger Wischenbart.
En tête, il n’y a pas de changements à noter aux cinq premières places. Le groupe britannique Pearson (composé de Penguin et Pearson Education) domine toujours le classement. Il accentue même son avance sur son principal concurrent, le groupe d’édition professionnelle Reed Elsevier : en effet, alors que le chiffre d’affaires de Pearson a progressé de 21 % en un an (6 102,09 M€ en 2010), la hausse n’a été que de 4 % pour son challenger n°1 (5387,47 M€). L’Américain Thomson Reuters (+ 11 %, 4247,93 M€), le Néerlandais Wolters Kluwer (+ 4 %, 3 556 M€) et l’Allemand Bertelsmann (- 2,5 %, 2897 M€) restent classés troisième, quatrième et cinquième.
Huit au-delà de la 35e place
C’est au sixième rang qu’apparaît le premier groupe français, Hachette Livre. Malgré une baisse de près de 5 % de son CA (à 2 165 M€), l’éditeur, propriété de Lagardère, conserve une très confortable avance sur son principal concurrent hexagonal, Editis. Le chiffre d’affaires de la filiale du groupe espagnol Grupo Planeta s’établit en effet à 753 M€ pour l’année 2010.
Les huit autres éditeurs français présents dans ce palmarès sont tous classés au-delà de la 35e place. Dans l’ordre, il s’agit de France Loisirs (365,4 M€, filiale de Bertelsman), Média-Participations (327,3 M€), Lefebvre-Sarrut (324,4 M€), La Martinière (284 M€), Flammarion (277,9 M€, filiale de l’Italien RCS Media Group), Gallimard (241,4 M€), Atlas (184,6 M€, filiale de l’Italien Gruppo de Agostini) et Albin Michel (165,1 M€).
Emergence de trois groupes brésiliens et deux groupes russes
Parmi les quelques nouveautés, à noter l’apparition de groupes d’édition issus des puissantes émergentes. Si le Chinois Higher Education Press était déjà présent dans le précédent classement (+ 14 %, 296,4 M€ en 2010), il est rejoint cette année par trois groupes brésiliens – Abril Educação, Saraiva et Editora FTD – et deux groupes russes – AST et Eksmo.
« L’émergence de ces géants nationaux a plusieurs origines. Ils ont aujourd’hui mieux intégré les normes comptables en vigueur dans l’édition internationale, ils sont plus ouverts sur le marché international du livre et ils ont significativement développé leur chiffre d’affaires, analyse Livres Hebdo. Cela souligne en tout cas que l’essor économique des « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne concerne pas seulement l’industrie, mais touche aussi des secteurs culturels comme l’édition. »
Un secteur de l’éducation qui se renforce
De manière plus générale, le magazine français note que le poids du secteur de l’éducation se renforce, porté notamment par la croissance de ce segment dans les pays en voie de développement. Il relève également le retour à une certaine stabilité, après quelques années de crise économique et financière, ainsi qu’une fracture numérique accrue chez les éditeurs généralistes. « Tandis que les géants américains réalisent tous une part significative de leur chiffre d’affaires avec leurs livres numériques, et que le marché décolle au Royaume-Uni, l’activité numérique est totalement négligeable voire inexistante ailleurs », détaille-t-il. La France, en particulier, est visée par ce commentaire : la part de l’édition numérique y est en effet inférieure à 1 %. Mais, prédit-il, le marché devrait décoller « en 2011 et 2012 ».
(d’après Livres Hebdo)