Soumis à une pression financière croissante, les jeunes auteurs ont de plus en plus de mal à percer. Pour y remédier, certains de leurs illustres aînés suggèrent la mise en place de mesures fiscales spécifiques.
Comment faire en sorte qu’une nouvelle génération d’auteurs puisse émerger et durer dans la profession ? « Une incitation fiscale serait un bon début », suggère Ian Rankin. Le romancier écossais, célèbre auteurs de polars, a émis cette idée récemment, en marge d’un festival britannique consacré aux premiers romans.
Plus précisément, le créateur de l’inspecteur Rebus (NDLR : le personnage récurrent de ses intrigues) estime qu’il faudrait défiscaliser une partie des revenus annuels de ces écrivains débutants, à l’image de ce qui se fait en Irlande. Là-bas, les auteurs gagnant 40 000 € par an sont exonérés d’impôts – au-delà, ils sont taxés comme les autres contribuables du pays.
Des avances divisées par dix en 20 ans
Cette défiscalisation partielle, insiste Ian Rankin, rendrait peut-être les maisons d’édition un peu moins frileuses avec les jeunes talents. A l’heure actuelle, la tendance pour ces derniers n’est en effet pas réjouissante, puisque les avances sont de moins en moins conséquentes : entre 1 200 et 3 600 € aujourd’hui, au lieu de 12 000 € il y a vingt ans. A l’inverse, les hésitations des éditeurs à tenter un pari sur l’avenir, elles, ne cessent d’augmenter.
Internet, bien évidemment, offre une solution de rechange aux jeunes pousses de la littérature qui sont refoulées par le monde de l’édition traditionnelle. Mais comme le rappelle Ian Rankin, c’est loin d’être la panacée : « Bien sûr, il est de plus en plus simple de rendre ses livres accessibles au public, commence-t-il. Mais il est aussi de plus en plus difficile d’en vivre. Et l’autoédition numérique n’arrange pas les choses, puisque les romans y sont vendus pour presque rien – 99 pence (NDLR : 1,20 €). »
(d’après The Guardian)