Des écrivains invités pour leur télégénie et des animateurs qui lisent rarement les livres dont ils doivent parler : tel est le tableau peu glorieux des émissions littéraires françaises… où l’on parle aussi peu de littérature.
Dans les émissions littéraires comme dans beaucoup d’endroits, il y a les stars – sur le plateau, devant la caméra – et les petites mains, ceux qu’on ne voit pas. Pourtant, dans ces émissions comme ailleurs, si ces derniers n’existaient pas, les stars auraient du mal à assurer leur show hebdomadaire. Tout simplement parce qu’ils en ont trop besoin.
Un secret de polichinelle
Prenez Thierry Ardisson par exemple. Ses émissions n’ont jamais été de grands moments de littérature. Et l’animateur ne lisait pas les livres de ses invités – qu’ils soient écrivains ou people. Non : des fichistes le faisaient à sa place. Des fichistes ? Ce sont, comme l’explique Anna Topaloff, de Marianne, les gens de l’ombre « qui lisent les livres, notent les thèmes forts, recopient les noms des personnages et les citations chocs ». Au temps de « Tout le monde en parle » (1998-2006), Ardisson en employait une dizaine. L’une d’elles explique : chaque écrivain devait être fiché en détail, mais « la thèse de l’auteur ne devait pas excéder deux ou trois lignes ». En revanche, « il fallait en mettre des tartines dans les cases ‘famille’ ou ‘psycho’ ».
Thierry Ardisson n’est bien évidemment pas le seul animateur à agir de cette manière. Même parmi les présentateurs de vraies émissions littéraires, la pratique serait monnaie courante. « C’est un secret de polichinelle, dont on se gausse en privé, mais dont on n’a pas le droit de parler en public », écrit Anna Topaloff. Pourquoi ? Parce que « la télévision a un pouvoir énorme : elle fait vendre des livres alors que le secteur est en crise. Aucune maison d’édition ne prendra le risque de se fâcher avec un présentateur ou un producteur », justifie un éditeur, sous couvert d’anonymat.
Des interviews le plus souvent stéréotypées
Résultat, la TV fait la pluie et le beau temps. Et invite les écrivains qu’elle veut, pour parler de ce qui l’intéresse. Malheureusement, il s’agit rarement de littérature… « La qualité de l’ouvrage ne fait pas partie des critères de sélection [quand on invite un écrivain], assure Marc, un programmateur. La première question que te pose l’anim, c’est : ‘Est-ce que c’est un bon client ?’ Un ‘bon client’, c’est un auteur célèbre qui fait des blagues. » Ou bien qui est télégénique. Ou qui possède une spécificité : « être très jeune, très trash ou qu’il évoque un thème nouveau », détaille-t-il.
Quant au contenu des interviews, il reste souvent limité. Le format des émissions est conçu pour : beaucoup d’invités, un temps d’antennes limité. Bref, pas le temps de rentrer dans les détails, quitte à ressortir les mêmes questions stéréotypées à chaque fois : « Le déroulé est toujours identique : il le présente pendant cinq bonnes minutes, puis il lui demande comment il va et s’il est content du succès de son livre, détaille par exemple le fichiste d’une émission aujourd’hui disparue. Ensuite, il l’interroge sur les raisons qui l’ont poussé à écrire un livre sur ce thème. Ensuite, il le fait parler de ses projets. Et hop, on passe à un autre. » Le style ou la structure narrative, eux, attendront.
(d’après Marianne)
Que reste-t-il aux auteurs pour se faire connaître? Les dédicaces en librairie deviennent plus faciles avec un support journalistique ou télévisuel. Passer ses journées à démarcher pour essayer de se faire lire , pas évident. ! Le passage obligé auprès d’un éditeur, pourrait faire penser que l’aide fournie sera à la hauteur de nos ambitions……….. Et pourtant………….
J’ai écrit un livre « Le sorcier frappe à la porte » aux éditions Amalthée, Beaucoup de mes démarches ont été bien reçues, au niveau région proche, mais après, il serait important d’être connue sur le plan national.
Que puis-je espèrer si ensuite les différents médias ne jouent pas le jeu?
@Béatrice
Pas étonnant que votre éditeur n’ait pas réellement fait de promotion pour votre livre. Les éditions Amalthée sont parmi les éditeurs à compte d’auteur les plus connus…
Pour mieux connaître la différence entre les types d’éditions reportez-vous à ces articles et vidéos du site enviedecrire.com :
https://www.enviedecrire.com/les-contrats-dedition-a-compte-dauteur-testes-pour-vous-60-millions-de-consommateurs/
https://www.enviedecrire.com/contrat-edition-compte-auteur-auto-edition/
https://www.enviedecrire.com/tout-savoir-edition-compte-auteur/
Nelly