De Virginia Woolf à Edgar Allan Poe, les auteurs ne manquent pas d’humour et le font savoir. Au lendemain du 1er avril, retour sur de célèbres canulars réalisés par de grands écrivains.
En 1938, le réalisateur Orson Welles marque les esprits en annonçant sur CBS l’arrivée d’extra-terrestres sur Terre. Il ne s’agissait que d’une lecture d’un passage de La Guerre des Mondes d’ HG Wells. Pourtant, cette annonce fut l’un des plus grands canulars du XXe siècle.
Faire passer le faux pour le vrai
On retrouve ce type de canular dès le début du XIXe siècle. Malgré son univers sombre, Edgar Allan Poe savait aussi être farceur. Le 13 avril 1844, il fait paraître dans le New York Sun, un conte, Le canard au ballon qu’il présente comme un fait réel. L’histoire, qui s’appuie sur des diagrammes et des documents pseudo-scientifiques, décrit la traversée de l’Atlantique en montgolfière effectuée par l’écrivain et aéronaute Monck Mason en 72 heures.
D’autres se sont essayé à ce genre de farces, faisant passer des faits imaginaires pour des faits réels. Ainsi, Isaac Asimov, auteur de science-fiction et biochimiste, a publié en 1948 un article sur « les propriétés endochroniques de la Thiotimoline resublimée ». Cette particule soluble dans l’eau et dotée d’un temps de dissolution négatif, est issue de l’imaginaire d’Asimov mais aura tout de même berné les lecteurs de la thèse.
Se faire passer pour un autre
En 1910, Virginia Woolf et quelques amis se sont fait passer pour des princes abyssins auprès de la Royal Navy. Déguisés et maquillés, ils se sont fait recevoir sur le navire HMS Dreadnought sans que la flotte ne se rende compte de la supercherie. Après la visite, ils ont révélé le canular au Daily Mirror. Ridiculisée, la Royal Navy a exigé l’arrestation des auteurs du canular, en vain, puisque ces derniers n’avaient enfreint aucune loi.
Dans le même registre, Jonathan Swift a marqué le premier avril 1708, par une farce dont John Partridge se serait bien passé. John Partridge était un astrologue qui avait pour habitude de prédire la mort d’individus célèbres (prédictions qui se révélaient souvent erronées). Voulant se jouer de lui, l’auteur des Voyages de Gulliver, s’est fait passer pour un astrologue et a publié, sous un pseudonyme, une lettre dans laquelle il prédisait la mort de John Partridge prévue pour le 29 mars 1708. Ce dernier a beau s’être défendu dans une lettre d’être toujours vivant, Swift a surenchéri en annonçant que cette lettre était un canular et que Partridge était bel et bien mort. Même si l’auteur a fini par avouer la supercherie, la rumeur a perduré, faisant passer Partridge pour mort et enterré.
Source :
The Guardian