Megan Lise Jones, écrivaine américaine, était bien décidée à faire son autopromotion. Elle a innové en mettant son dernier ouvrage en ligne sur BitTorrent. La plateforme de partage va-t-elle devenir le nouvel outil de marketing à la mode ?
Oubliez Facebook et Twitter. La semaine dernière, une auteure britannique, Sara Sheridan, expliquait sur le site du Guardian à quel point il était nécessaire pour les écrivains d’être actifs sur ces deux réseaux sociaux. Certains ne l’ont pas attendue, et vont même plus loin. Megan Lise Jones, une écrivaine américaine, a en effet décidé de lancer la promotion de son dernier ouvrage sur une plateforme inhabituelle : BitTorrent.
Un immense succès ?
Un immense succès, si l’on en croit la porte-parole de la société, Allison Wagda. Selon elle, Captive aurait été téléchargé 342 242 fois en une semaine. « De quoi se dire que l’intéressée était parvenue à ses fins – s’offrir une campagne de publicité massive par le biais de l’ebook, pour renvoyer vers l’achat d’une version papier, analyse Nicolas Gary. Dans les faits… peut-être. Mais l’histoire ne raconte pas combien de versions papier du livre ont été achetées, chose qui donnerait un peu plus de piment à l’histoire. »
Cette donnée ne semble pas ternir l’enthousiasme de Matt Mason : « Ce qui est génial avec BitTorrent, c’est que l’on s’adresse à un public énorme – plus de 160 millions de personnes l’utilisent », argumente le directeur de l’innovation de l’agence de communication Syrup. Il y voit un redoutable outil de marketing pour le futur : « Pour faire simple, c’est la façon la plus économique et la plus efficace de partager de l’information numérique, avance-t-il. Je pense que, d’ici à cinq ans, tous les éditeurs s’y seront mis. »
Le piratage collé à la peau
Matt Mason reconnaît néanmoins que l’image de BitTorrent peut nuire à son développement chez les éditeurs. « Les technologies peer-to-peer restent associées au piratage », note-t-il. Un cliché à combattre : « Le piratage est à l’origine de chaque innovation majeure dans l’univers des médias, de la presse papier à l’industrie du film, en passant par celle de la musique », rappelle-t-il.
Pour lui, le P2P indique seulement que le marché ne s’est pas encore adapté aux nouvelles habitudes de consommation. « Si les gens cherchent à obtenir vos œuvres par de nouveaux moyens, la seule chose intelligente à faire, c’est de leur en offrir un qui soit raisonnable », explique-t-il en conclusion.
(d’après ActuaLitté et O’Reilly Radar)