Les nombreuses fermetures de bibliothèques sur le territoire britannique auront pour conséquence à long terme de créer des générations d’analphabètes. C’est en tout cas ce qu’avance l’écrivaine écossaise Julia Donaldson.
En Grande-Bretagne, les futures générations sont-elles amenées à devenir analphabètes ? C’est ce que pense Julia Donaldson, lauréate en 2011 du prestigieux prix du livre jeunesse, le Children Laureate. L’écrivaine écossaise est notamment connue en tant que créatrice du Gruffalo, un monstre curieux et sympathique dont les aventures sont publiées en France par Gallimard Jeunesse. Si Julia Donaldson a une vision aussi pessimiste de l’avenir, c’est qu’elle s’inquiète de voir les nombreuses fermetures de bibliothèques en Grande-Bretagne. En effet, d’après le site Public Libraries News, depuis le mois d’avril, près de 260 bibliothèques ont déjà fermé leurs portes ou sont destinées à la fermeture. Selon l’écrivaine, un nombre réduit de bibliothèques risque de créer une société moins alphabétisée et d’apporter une multitude de problèmes sociaux. Julia Donaldson a fait part de son inquiétude dans une lettre ouverte à Maria Miller, la nouvelle secrétaire d’Etat chargée de la culture. L’écrivaine demande au gouvernement d’agir rapidement pour sauver les bibliothèques britanniques et suggère que Downing Street utilise une partie du budget de l’éducation pour mettre en place un plan de sauvetage.
De plus grands problèmes sociaux
« Aujourd’hui, de nombreuses villes n’ont plus de librairies. Si elles n’ont pas non plus de bibliothèques, où les enfants vont-ils trouver des livres ? Nous découvrons toujours des statistiques effroyables sur le nombre de foyers sans livres. Et si les enfants ne découvrent pas quels sont livres qu’ils aiment, ils ont peu de chances de devenir des lecteurs quand ils seront adultes. Cette tendance construit une société moins alphabétisée. Or l’analphabétisme entraîne une baisse des compétences, de plus grands problèmes sociaux, des taux de criminalité plus élevés, et finalement un pays moins capable de prospérer sur le marché mondial pour l’emploi. Fermer les bibliothèques représente donc une fausse économie. Car elles sont en réalité la meilleure ressource pour l’alphabétisation. (…) Ne privez pas les enfants des séances de contes, des clubs de devoirs, des bibliothécaires experts et, surtout, des livres gratuits. D’autant que l’utilisation des bibliothèques par les enfants a augmenté au cours des sept dernières années. » Preuve s’il en est d’une réelle demande de la part du public concerné.