Le vieil homme et la mer n’est pas libre de droits en France. Un éditeur numérique l’a appris à ses dépens quand il a sorti sa propre version il y a quelques jours.
La législation internationale en matière de droit d’édition est une chose complexe, et la coopérative d’auteurs Publie.net vient d’en faire l’amère expérience. Son fondateur, François Bon, a mis en ligne la semaine dernière une traduction personnelle du Vieil homme et la mer, pensant que l’oeuvre d’Ernest Hemingway, mort en 1961, était tombée dans le domaine public, et donc exploitable par n’importe qui. Sauf que, si le roman est effectivement libre de droits au Canada depuis le début de l’année, ce n’est pas encore le cas ni aux Etats-Unis, ni en France, où il va falloir attendre 2031, voire même 2047 selon Numerama.
Résultat : François Bon s’est vu attaqué par le propriétaire français des droits du livre, qui n’est autre que Gallimard. La maison d’édition l’a enjoint de retirer de la circulation la traduction « pirate ». Selon François Bon, elle aurait aussi réclamé « des dédommagements » pour les 22 exemplaires téléchargés avant que le fichier incriminé ne soit supprimé. Une accusation que l’éditeur a réfuté à plusieurs reprises, notamment sur son compte Twitter.
Une attaque contre la création ?
« Je suis usé, poussé à bout, irrité. C’est à la création que ceux-là en veulent. Ils sont prêts à tous les gâchis pour maintenir leur pouvoir », a confié, dépité, François Bon. Qui se donne quelques jours pour « décider d’en arrêter totalement l’activité – du moins faire autre chose, ailleurs, et selon d’autres modes de diffusion ». « Je ne peux pas continuer dans un contexte de telle hostilité, dont toutes les manoeuvres bureaucratiques récentes ont bien montré la collusion avec le pouvoir politique », a-t-il par ailleurs expliqué.
« Notre travail d’éditeur est de protéger les oeuvres, les textes, les auteurs, et nous sommes amenés à le faire dans toutes les circonstances, s’est justifié de son côté Antoine Gallimard, le PDG des éditions éponymes. Nous avons demandé gentiment à François Bon de bien vouloir retirer son texte, et nous sommes de toute manière surpris qu’il ait proposé cette traduction. » Avant que, sur Twitter, la maison d’édition n’adoucisse finalement les propos de son patron : « La maison Gallimard aurait été heureuse de prendre connaissance de la traduction de FBon pour lui proposer une publication… » Pas sûr que cela suffise à réconforter l’intéressé.
(d’après tierslivre.net et ActuaLitté)
François Bon continue l’aventure Publie.net, les mises en ligne et bientôt l’Impression à la demande …Il l’écrit sur le blog Tierslivre :
» On continue avec nos auteurs, et ce sera ça notre réponse : ce qui les dérange, c’est que le travail de découvreur de littérature c’est plus eux, c’est nous, fin de l’histoire.
Merci à tous de votre soutien. La meilleure façon de l’exprimer c’est de nous lire, pas mes textes à moi, ceux de nos auteurs. »
à lire ceci : http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2788 ( addendum 4 17/02/2012 19h29 affaire close )
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